De l'eau chaude sous pression contre le rumex

Le projet de recherche européen Dockweeder, auquel contribue Terrena Innovation, vise à robotiser la détection et la destruction des rumex par eau chaude sous pression.

Pas plus d'un rumex pour 5 m2 de prairie : tel devrait être le seuil à ne pas dépasser pour ne pas entamer la productivité des prairies. Problème : le rumex a une forte capacité de reproduction, par graine ou pas segmentation de la racine pivotante. La destruction des hampes florales ainsi que des applications herbicides peuvent en limiter les impacts mais souvent imparfaitement. Pour les bio, il y a aussi la fourche à rumex, mais à quel prix ? « Le rumex est de nature à remettre en cause le système de certains de nos adhérents bio » souligne Bertrand Pinel, chef de projet R&D chez Terrena Innovation. « D'où notre implication dans le consortium de recherche collaborative Dockweeder ».

Un rumex détruit en 80 secondes

Financé par l'Union européenne, le consortium compte 7 partenaires suisse, danois, néerlandais et français avec Terrena Innovation, filiale du groupe coopératif.  Le projet consiste à mettre au point un robot capable de détecter le rumex, de jour comme de nuit, avec une fiabilité supérieure à 90 %, avec l'aide de l'intelligence artificielle (apprentissage profond ou deep learning). Une fois détecté, le rumex est ciblé par une double roto-buse pulvérisant de l'eau chaude (90°C) à forte pression. Résultat ? « La détection comme la destruction sont  efficaces », annonce Bertrand Pinel. « Le facteur limitant la logistique et l'autonomie réside dans réside dans le transport et la consommation d'eau, d'environ 1,6 l par rumex. Mais rien n'empêche d'imaginer l'adjonction d'une cuve accompagnatrice. Des solutions alternatives sont explorées comme par exemple la destruction mécanique répétée et robotisée ou encore le laser visant le méristème ».