La norme anti-pollution Stage V entre en vigueur

La réglementation européenne impose aux véhicules non routiers une nouvelle restriction des émissions de particules ainsi que leur comptage. Elle intronise par ailleurs un contrôle des émissions en conditions réelles d’utilisation, objet de la future norme Stage VI.

Depuis le 1er janvier, conformément à la réglementation européenne n° 2016/1628 du 14 septembre 2016, les véhicules non routiers développant une puissance comprise 50 ch à 76 ch d'une part, et 176 ch à 761 ch d'autre part, doivent satisfaire la norme anti-pollution Stage V. Celle-ci s'appliquera aux engins d'une puissance comprise entre 76 ch et 176 ch à compter du 1er janvier 2020. Comparativement à Stage IV, datant de 2014, la norme Stage V restreint les émissions de particules à 15 mg/kWh contre 25 mg/kWh auparavant. Le seuil des rejets de monoxyde d'azote (NOx) reste quant à lui inchangé, à 400 mg/kWh. S'agissant des particules, la norme Stage V ajoute à la contrainte de masse une nouvelle contrainte d'ordre numérique, avec une limite à ne pas dépasser : 1 million de particules de plus de 23 manomètres par kWh. Outre la réduction de masse des particules et l'introduction de leur comptage, la norme Stage V inaugure par ailleurs une nouvelle obligation, consistant à contrôler les émissions des machines en cours de travail et plus seulement à poste fixe au banc d'essai.

Vers un contrôle embarqué des émissions

L'objectif est de commencer à constituer une base de données d'émissions au cours des cycles représentatifs de l'usage des machines, le tout devant aboutir à une ultime norme Stage VI à l'horizon 2025. Pour les motoristes, la réduction des émissions emprunte plusieurs voies telles que la densification de puissance (augmentation de l'injection, multi-injection), l'amélioration des systèmes de post-traitement (SCR, DOC, EGR, FAP) ou encore de nouvelles technologies turbo, le tout sans gonfler les capots, la consommation et si possible les tarifs. En 2011, l'introduction du GNR visait à réduire les émissions de soufre, cent fois moins concentré dans le gazole non routier que dans l'ex-gasoil rouge. Aujourd'hui, l'UE fait figure de proue en la matière, les États-Unis en restant pour l'instant à Tier 4 Final, équivalent à Stage IV, le processus étant loin d'être harmonisé au plan mondial.