Marchés agricoles : La valorisation du steak haché est le nerf de la guerre

Face à l’explosion du prix des réformes laitières, la valorisation du steak haché revêt une importance capitale.

Conjoncture – Avec un prix moyen de vente au détail en GMS à 15,04€ et une amplitude allant de 9,96 à 16,53€ pour du steak haché 15 % (source RNM), le prix de la viande hachée reste le nerf de la guerre aussi bien pour les GMS que pour les industriels. C’est surtout avec cette gamme de marchandise qui représente plus de 60 % de la consommation de viande en France que les industriels cherchent à équilibrer leur activité au regard de la très forte progression des prix de réformes laitières. Depuis le début de l’année, les vaches Prim’Holstein ont progressé de 25 % en passant de 4,10 à 5,10€, avec des prix qui ne cessent de progresser. Ira-t-on vers les 6€ comme en Belgique ? Personne ne le sait, même si les prochains mois vont rester faibles en disponibilité.

Dans les négociations commerciales entre les industriels et les GMS, ont-elles anticipé ce scénario, avec une adaptation des prix de vente au consommateur ? Des hausses inévitables et vitales seront nécessaires, vers des ménages qui risquent de baisser encore un peu plus leurs consommations. La restauration collective, qui a de budgets serrés, va-t-elle toujours proposer de la viande, notamment dans les cantines ? Les recommandations de l’ANSES sur les risques de l’utilisation du soja vont également compliquer les ajustements en apports protéiques. La hausse globale des prix de la viande en Europe fait disparaître progressivement la viande des menus ouvriers dans les restaurants (ou avec supplément). Les viandes d’importation ne sont plus là pour casser les prix, mais pour subvenir au manque de production de la France.

Les viandes bovines et ovines vont-elles devenir des produits de luxe, inaccessible à une partie de la population ? Les Français restent attachés à ces produits de qualité, mais ils vont adapter leurs achats.

Du côté de la production, tous les signaux sont au vert en termes de rémunération. Le printemps est déjà très favorable à la pousse de l’herbe (source de réduction de coûts alimentaire). Ce réchauffement des températures, apporte en revanche des conditions plus favorables au développement des culicidés vecteurs de la FCO ou de la MHE. Cette épée de Damoclès inquiète les éleveurs, alors que les vaccins sont en rupture d’approvisionnement.

Le sujet du renouvellement des générations reste un point crucial pour l’avenir de la filière, mais on se doit d’être très inquiet, face aux enveloppes budgétaires de plus en plus élevées nécessaires pour une reprise.

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