Mes brebis sont beaucoup plus à l’aise dans ma nouvelle bergerie.

Témoignage de François et Myriam du Gaec Dubus Derville, en élevage bovin et ovin à Chaillac. Depuis plus d'un an, il utilise sa nouvelle bergerie de 250 places, son objectif d’obtenir un meilleur confort de travail semble être atteint.

François Dubus et sa mère Myriam sont éleveurs de vaches charolaises et de moutons rouges de l’ouest. Aujourd’hui, le duo d’éleveurs est propriétaire de 90 mères vaches charolaises et de 285 brebis dont 60 agnelles. Certaines brebis sont inséminées avec des béliers rouge de l’ouest, « cela me permet d’améliorer la génétique du troupeau sur les qualités maternelles ou en lait avec les gènes de béliers qu’on ne pourrait pas s’acheter », note Myriam Dubus. Les autres sont en monte naturelle avec le bélier charollais de l’exploitation, afin d’apporter un peu de viande. « Mais je ne garde pas les agnelles charollaises car elles ne sont pas assez maternelles à mon goût », ajoute-t-elle.  

Le Gaec Dubus-Derville a fait construire une bergerie de 250 places. L’objectif du bâtiment : améliorer le confort de travail des exploitants et le bien-être des ovins.

"« C’est grâce au PCAE qu’on a pu faire construire. Un bâtiment comme celui-ci vaut 170 000 € hors coût des panneaux solaires », précise l’éleveuse. "

Ils ont pu bénéficier de 50 000 € de subvention.  

PLUS DE CONFORT DE TRAVAIL

Si l’ossature de la bergerie a été déléguée à une entreprise, les exploitants ont réalisé le terrassement, le bardage et l’aménagement intérieur. Le bâtiment a été pensé et réfléchi en fonction des besoins de l’exploitation, des animaux mais aussi de ceux qui y travaillent. Tous les aménagements intérieurs sont modulables et démontables. « A ce titre, le système d’abreuvement est réalisé à partir de raccords en plastique avec vannes. Cela nous permet d’ajouter et d’enlever un abreuvoir très facilement. Tout est adaptable en fonction des besoins », précise Philippe Dubus, exploitant à la retraite resté pour aider son fils et sa femme. Les cases de naissances sont elles aussi modulables et retirables pour faciliter le curage.  

« Il était plus intéressant pour nous de penser le bâtiment en fonction du matériel que l’on possédait déjà, plutôt que de racheter tout une batterie de matériels uniquement pour les brebis », ajoute-t-il.

Quelques inquiétudes demeuraient l’an passé concernant la hauteur du bâtiment puisque le point le plus haut culmine à plus de 8 m. « Beaucoup nous ont dit que c’était trop haut, mais pour faire installer des panneaux solaires, il n’y avait pas le choix. Et finalement, en calfeutrant un peu plus pour couper les courants d’air, tout se passe très bien », rapporte Myriam Dubus.  A l’avenir, des panneaux de cornadis devraient être installés. « L’ancienne bergerie était très rudimentaire et je n’avais plus envie de prendre la fourche. Aujourd’hui, tout est à portée de main, ça me change la vie. Je reprends goût au travail », avoue-t-elle. D’autres projets sont en réflexion, comme un bâtiment de stockage ou encore un parc de tri abrité.  

UN BIEN-ÊTRE ANIMAL AMÉLIORÉ

Depuis le changement de bergerie, les brebis ont adopté un comportement beaucoup plus serein. Régulièrement couchées, elles produisent également deux fois plus de laine, signe de leur bon état de santé. Leur gestation est également bien suivie et encadrée, à raison de deux ou trois échographies par brebis.

"Le secret, c’est vraiment de savoir où en est la gestation afin de définir des lots et préparer le roulement dans la bergerie"

En effet, chaque animal restera quatre mois seulement en bergerie. Un premier mois dans la zone sur le côté du bâtiment afin de préparer à la mise-bas, puis les brebis sont acheminées dans une seconde partie de la zone centrale où elles agnellent. Elles sont ensuite déplacées avec les petits dans la deuxième partie et y resteront trois mois, jusqu’au sevrage. Avant de retourner dans les prairies extérieures, laissant la place à un autre lot de brebis gestantes. Les agneaux, eux sont ensuite engraissés dans un autre bâtiment avant de quitter l’exploitation. « Je sens mes brebis beaucoup plus à l’aise, elles ont de la place et beaucoup plus facilement accès à la nourriture. Si la construction était à refaire, je le referais sans aucun doute », conclut Myriam Dubus.