Météo : quelles sont les prévisions pour octobre 2025 ? La chronique de Nicolas Le Friant, expert météo
Après une période calme et anticyclonique, une dépression nommée Amy va provoquer une violente tempête sur les îles britanniques et un fort coup de vent sur le nord-ouest de la France entre la nuit de vendredi à samedi et la journée du samedi 4 octobre.
Ce mois de septembre s’est achevé avec un très léger déficit de 0,14 degré et il faut remonter à septembre 2024 pour observer un mois déficitaire avec -0,41 degré. Sur les 45 derniers mois, de janvier 2022 à septembre 2025, seuls 3 mois ont été déficitaires, en termes de température moyenne. Sur cette même période, l’anomalie est très nettement positive avec +1,3°C à l’échelle de la France !
Toutefois, dans le même temps, ce mois de septembre a été marqué par un excédent pluviométrique et un déficit d’ensoleillement. C’est en cumulant ces trois paramètres météorologiques que nous nous rendons compte qu’effectivement, ce mois fut ressenti comme frais, car pluvieux (+15%) et plutôt sombre (-15%). C’est principalement la période du dimanche 21 au vendredi 26 septembre qui fut très fraîche, humide et peu lumineuse, sous l’influence d’une goutte froide persistante au-dessus de la France. Le déficit atteint les 2,2°C sur la dernière décade de septembre (du 20 au 30).
Néanmoins, tout cela est à relativiser, car, à l’échelle du globe, ce mois de septembre marque, en revanche, une hausse de la température moyenne, après ces 4 derniers mois assez nettement moins chaud par rapport à ces dernières années. Nous sommes désormais à peu près dans les mêmes valeurs que septembre 2024 mais moins chaud qu’en 2023. En résumé, nous vivons actuellement, une période aussi chaude que l’année dernière et donc à la 2ème place derrière 2023 !
Quelles sont les prévisions météorologiques prévues pour cette 1ère quinzaine d’octobre 2025 en France ?
Depuis le début de cette semaine, la France est progressivement passée sous l’influence de conditions anticycloniques, garantissant le retour d’un temps sec, calme et à des températures voisines des normales climatiques. Cette situation ne va pas durer et la faute en revient à deux ex-ouragans, Humberto et Imelda.
Alors que le résultat de cette fusion est une tempête extratropicale, c’est à l’avant, dans la masse d’air très chaud et humide, qu’une autre dépression est en cours de formation (en conflit de masse d’air avec l’air froid en provenance du Labrador) et va rapidement se décaler, vendredi 3 octobre, vers les îles britanniques, tout en se creusant très fortement. La pression atmosphérique minimale est prévue à 945 hPa (samedi matin, cf. carte ci-dessous). Rappelons que la moyenne de la pression atmosphérique, à la surface de la Terre, est de 1013,6 hPa. Ce système dépressionnaire, prénommé « Amy », provoquera une violente tempête sur le nord des îles britanniques (de l’Irlande à l’Ecosse) et un fort coup de vent sur le nord-ouest de la France entre la nuit de vendredi à samedi et la journée du samedi 4 octobre.
Dans le détail, aujourd’hui jeudi 2 octobre : cette journée est ensoleillée et sèche sur les 3/4 du pays même si l’astre du jour se voile de plus en plus par des nuages circulant à haute puis à moyenne altitude par l’ouest et le nord-ouest. Seule la PACA est encore sous de l’instabilité avec donc des averses. Le vent, de secteur est à nord-est, est toujours sensible entre la Corse la Côte d'Azur et l'est du département du Var (rafales de 50 à 60 km/h). De faibles gelées nocturnes ont été observées en Lorraine principalement. Quant aux températures maximales, elles accusent une légère baisse si bien qu'elles rejoignent les normales climatiques.
Vendredi 3 octobre : les conditions météorologiques commenceront à se dégrader par le nord-ouest du pays, avec l'arrivée et le passage du front chaud pluvieux de la perturbation, associée à la dépression « Amy ». En revanche, sur nos régions méridionales, le temps restera sec malgré un voile nuageux de plus en plus épais. Quant au vent, il commencera à se renforcer. Il sera orienté au secteur sud à sud-ouest en Manche mais les rafales n'excéderont pas encore les 50 à 60 km/h. Quant aux températures maximales, elles seront encore en baisse et se situeront 2 degrés en dessous des normales climatiques à l’échelle du pays.
Samedi 4 octobre : après l’évacuation du front chaud vers l’Allemagne, au cours de la nuit de vendredi à samedi, nous prévoyons le passage, d'ouest en est de la France, du front froid de la perturbation. Les pluies associées seront généralement modérées et le vent de sud-ouest, puis ouest, sera soutenu sur la moitié nord puisque les rafales atteindront régulièrement les 60 à 80 km/h, dans l'intérieur des terres, et de 80 à 90 km/h le long des côtes de la Manche et même jusqu'à 100 km/h entre la Côte d'Opale et la mer du Nord. Les régions allant des Pyrénées aux Alpes à la Méditerranée seront encore à l'écart mais les nuages se feront de plus en plus nombreux au fil des heures de la journée. Les températures seront en progression et proches des normales climatiques.
Dimanche 5 octobre : les pressions atmosphériques remonteront très nettement sur le pays, sous l'influence d'un nouvel anticyclone se renforçant sur le proche Atlantique. En conséquence, le ciel de traîne sera globalement peu actif avec tout de même des averses des côtes de la Manche au nord-est du pays, sous des rafales de vent, d'ouest à sud-ouest, encore sensibles, à 50/60 km/h le long des littoraux. Plus au sud, le ciel sera également nuageux mais le risque d'averses plutôt limité. Près de la Méditerranée, le Mistral et la Tramontane se renforceront pour atteindre les 80 à 100 km/h en rafales. Quant aux températures, plutôt de saison en début de matinée, l'après-midi, elles seront de nouveau en nette baisse et passeront 2 degrés en dessous des moyennes saisonnières.
Lundi 6 octobre : l’anticyclone viendra se positionner sur le centre de la France. Dans ce genre de configuration météorologique, la moitié nord sera encore sous l’influence océanique, ce qui aura comme conséquence la persistance d’un ciel nuageux mais le temps sera sec. Plus au sud, le soleil s’imposera. Le Mistral et la Tramontane se dissiperont assez rapidement. Après la fraîcheur matinale, les températures de l’après-midi remonteront et seront de saison.
Mardi 7 octobre : à la faveur du décalage de l'anticyclone vers l'Autriche, c’est un flux de sud qui se mettra en place pour cette journée favorisant l'assèchement de la masse d'air. Résultat, le soleil rayonnera aisément sur quasiment sur tout le pays, une fois les petites formations brumeuses rapidement dissipées. Quant aux températures, tout à fait de saison en début de matinée, elles progresseront assez nettement l'après-midi et culmineront 2 à 3 degrés au-dessus des normales climatiques.
Mercredi 8 octobre : nous devrions observer une dégradation des conditions météorologiques avec le passage d'une perturbation océanique pluvieuse à l’exception du domaine méditerranéen car la Tramontane puis le Mistral se lèveront et se renforceront. Les températures baisseront à l’arrière de la zone perturbée.
C'est à partir de cette échéance que la fiabilité des prévisions météorologiques décline nettement. En effet, à l'arrière de la perturbation de mercredi, nous avons 2 scénarios qui se dégagent :
- Le 1er serait au retour de conditions anticycloniques par l'ouest stabilisant globalement les conditions météorologiques, principalement sur la moitié sud, peut-être un peu moins sur la moitié nord. Le tout sous des températures de saison ;
- Le 2ème scénario serait à l'établissement d'un flux d'ouest à nord-ouest plutôt perturbé et humide, sous des températures assez fraîches pour la saison.
Pour terminer, il semblerait que nous observerons une 1ère quinzaine d’octobre sous des températures fluctuantes mais plutôt voisines des normales climatiques, en moyenne. Côté précipitations, cette même période serait dans la norme au nord et plutôt sèche au sud. Les régions méditerranéennes ne verront pas ou très peu la pluie.
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"Passionné de Météorologie depuis mon enfance, j’ai appris le métier auprès d’un Météorologue professionnel chez Météo- France. Je travaille depuis 25 ans au sein d’entreprises privées de météorologie avec, comme spécialités, les médias, les formations et la pédagogie. Je suis également titulaire d'un Master en Climatologie (2010), dont le mémoire de fin d’étude est axé sur le changement climatique en cours et ses conséquences sur la hausse du niveau marin."