Net replis des cours sur le marché allemand

La flambée des prix des jeunes bovins a été si importante en Allemagne, que lorsque ces derniers ont été répercutés par les distributeurs sur les étals, la consommation a fortement dévissé.

L’inflation et le pouvoir d’achat sont les maîtres mots du moment. Tous les médias se saisissent de ce dossier chaud et les acteurs politiques sont au chevet des Français. Chacun avance des mesures, mais de toute façon, elles ne seront jamais à la hauteur d’une inflation qui s’emballe. Les mois et les années qui se présentent devant nous vont être très compliqués pour une large partie de la population, avec des fins de mois financières qui commencent de plus en plus tôt. L’envolée galopante du prix des énergies et de l’alimentation saigne le budget des familles à la veille des vacances d’été. Et si peu de monde envisage une annulation des vacances, les choix budgétaires seront drastiques. Les extras seront moins nombreux et le budget alimentaire sera plus serré. La période de la rentrée scolaire risque d’être douloureuse.

Face à l’évolution du marché de la consommation qui revient sur les standards d’avant covid, un certain nombre de distributeurs se positionnent de plus en plus vers des produits proches de l’attente des consommateurs. Le bien-être animal, la proximité de production, la qualité des produits et le respect de l’éleveur sont des marqueurs importants. Le prix est important, mais ne revêt pas toujours l’effet limitant que l’on veut bien souvent lui donner, à condition de ne pas dépasser les bornes. Même si les courbes de consommation sont à la baisse, les français aiment la viande. 

Depuis une semaine, le marché de la viande tend vers une stabilisation sur le marché français, mais de nombreux observateurs suivent de très près ce qui se passe chez nos voisins d’outre-Rhin. La flambée des prix des jeunes bovins a été si importante, que lorsque ces derniers ont été répercutés par les distributeurs sur les étals, la consommation a fortement dévissé. Les abatteurs qui courraient après la marchandise se sont rapidement retrouvés avec des stocks sur les bras. Les acheteurs, qui, depuis de longs mois avaient subit la loi du marché, ont repris la main, entraînant une chute assez brutale des prix. L’important maintenant est de retrouver un équilibre économique, qui ne finira pas de mettre à mal une production déjà en déclin et qui va devoir relever de gros défit face à une demande sociétale forte vers les productions qui respectent la planète.        

Si le bien-être animal est le thème sociétal le plus en vogue de ces dernières années sous la pression de certaines associations, il faut éviter d’aller jusqu’à l’anthropomorphisme (tendance à attribuer aux animaux des sentiments humains). Il ne faut pas confondre les besoins réels de l’animal et les aspirations de consommateur qui ont un lien de plus en plus distendu avec le monde de l’élevage.    

D’après un ouvrage de l’Inrae, près de 90% des français estiment que les animaux d’élevage devraient être mieux protégés, et 68% d’entre eux se disent d’ailleurs prêts à payer plus pour que le bien-être animal soit pris en compte dans leurs assiettes. Cependant, entre attentes du grand public et besoins physiologiques des animaux, il y a parfois un monde.

Les enfants ont souvent cette relation idéalisée entre l’animal et l’humain, mais ce sentiment passe maintenant la barrière de l’âge, avec un profond changement sociétal. Dans les jeunes générations ou chez les urbains, l’animal n’a plus cette utilité pragmatique qui consiste à ce que l’homme s’occupe de lui pour les services rendus que ce soit pour le travail ou l’alimentation. L’animal de compagnie est la nouvelle référence avec tout ce que cela implique dans la perception sentimentale du lien avec l’homme.

Respecter le bien-être animal c’est avant tout prendre en compte ces besoins physiologiques ou sensoriels propres pour lui proposer un environnement adéquat. Ce n’est pas transposer à l’animal ce qui semble agréable à l’homme. Ce thème est maintenant couplé avec le respect de l’environnement et de la sauvegarde de la planète, mais les éleveurs ne pourront pas supporter à eux seuls ce fardeau sans que tous les efforts demandés soient reconnus à leur juste valeur économique.     

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