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« Nous sommes dans le transfert de connaissances »
Né en 2013, le programme Herbe et Fourrages Centre-Val de Loire a étoffé son réseau et son emprise sur le territoire afin de transmettre aux éleveurs les diverses références acquises via les expérimentations. Le point sur la nouvelle programmation avec Pauline Hernandez, animatrice régionale du programme.
Quelles sont les grandes lignes de la 7e programmation du réseau Herbe et fourrages Centre-Val de Loire ?
Pauline Hernandez : Tout d’abord, pour les deux années à venir, nous allons poursuivre notre travail d’enquêtes L’un de nos rôles premiers est d’être un relais de communication entre les sites expérimentaux et les éleveurs
techniques sur les fermes ressources de la région afin d’acquérir des références sur leurs pratiques d’élevage, leurs stratégies fourragères pour s’adapter aux aléas climatiques, etc. On enquête auprès d’éleveurs bovins lait, bovins allaitants, ovins et caprins, afin de pouvoir établir des fiches techno-économiques avec un témoignage, qui pourront être employées par les éleveurs et jeunes installés par exemple. Pour nos enquêtes, nous tenons compte des petites régions fourragères établies par Agreste. De ce fait, un éleveur d’une zone fourragère précise pourra trouver une fiche récapitulative adaptée à son contexte pédoclimatique. Nous avons réalisé 140 enquêtes en 2024, nous pensons en réaliser plus cette année et lancer les fiches techniques, fiches qui seront réactualisées au fil de l’eau par la suite. Ensuite, nous allons poursuivre notre collaboration avec nos partenaires que sont les chambres d’agriculture départementales de la région, Arvalis-La Ferme expérimentale des Bordes, l’Inrae, le Ciirpo Alizée, TCEL, SCEL 41 et les GDS de la région.
En quoi consiste cette collaboration ?
P.H. : L’un de nos rôles premiers est d’être un relais de communication entre les sites expérimentaux et les éleveurs. À l’issue des programmes d’expérimentation, nous mettons en place des démonstrations. Nous ne sommes pas dans l’acquisition de références, mais dans le transfert de connaissances. C’est-à-dire que nous mettons en pratique, chez des éleveurs volontaires, les données collectées lors des essais afin de voir si cela est adaptable dans divers contextes pédoclimatiques. Par exemple avec l’essai Coupe-tôt conduit à la Ferme des Bordes, il était question de voir l’incidence sur les prairies temporaires et permanentes d’une fauche précoce. Nous avons réalisé le même protocole chez des éleveurs de la région, afin de voir s’ils ont les mêmes effets. Les démonstrations mises en place chez les éleveurs ne sont jamais très lourdes.
Un des grands projets, piloté par l’Inrae depuis 2023 et qui court jusqu’en 2027, concerne la croissance de la pousse de l’herbe. Cela part du constat d’un manque de référence pour relier les mesures de l’herbe chez les éleveurs et la réelle croissance de l’herbe. Les tables existantes montrent une grande variation et ne sont plus vraiment en adéquation avec ce qui se passe dans la plaine. Nous réalisons des mesures hebdomadaires à l’herbomètre sur une vingtaine de fermes réparties en Centre-Val de Loire. Puis nous mesurons la densité de l’herbe, selon un protocole précis, sur 1m2. Nous mesurons l’herbe, nous la coupons à 5-7 cm, pesons la matière fraîche, puis après un passage en étuve nous mesurons la matière sèche. Cela nous permet d’avoir la densité exacte de l’herbe sur la parcelle. Cette méthode nous permet d’avoir un vrai conseil à l’éleveur sur la conduite des fourrages, sur un éventuel débrayage, fauche, etc. Le suivi se déroule sur cinq ans afin d’avoir plusieurs années climatiques permettant d’établir des tables plus précises, à la saison si l’on veut, et adaptées selon la climatologie de l’année et la région fourragère.
Outre le flash herbe hebdomadaire et l’information ovine, quels sont les autres canaux de communication que vous développez ?
P.H. : Sur le site d’Herbe et fourrages ainsi que sur les réseaux sociaux, nous réalisons des vidéos témoignages avec un éleveur et son conseiller fourrage ou uniquement un conseiller ou technicien lorsqu’il s’agit de la présentation d’un essai ou d’une technique précise.
En parallèle, nous écrivons des notes techniques sur les expérimentations en cours ou la conjoncture fourragère.
Le 1er mai, nous allons sortir notre premier podcast. Il s’agira d’un épisode mensuel de 10-12 minutes sur une technique spécifique avec l’intervention d’un ou plusieurs experts fourrages, soit un conseiller issu du réseau Herbe et fourrages, soit un de nos partenaires.