Oïdium sur lin fibre : adapter la protection fongicide au niveau de pression et au stade

La pression oïdium est faible pour le moment sur lin fibre, mais il faut surveiller de près l’évolution de la maladie pour intervenir si nécessaire. (régions : NORMANDIE / HAUTS-DE-FRANCE)

Les températures estivales de ces derniers jours ont permis au lin de croître rapidement avec une augmentation de la hauteur allant parfois jusqu’à 5 cm par jour. Actuellement, en Normandie, l’ensemble des linières ont dépassé les 10 cm et 52 % ont atteint les 40 cm. En Hauts-de-France, quelques parcelles sont encore entre 10 et 20 cm (16,7 %) et 45 % des parcelles ont dépassé le stade 40 cm. Le stade de sensibilité à l’oïdium a donc été atteint pour la majorité des linières

Figure 1 : Suivi des stades du lin fibre en Hauts-de-France et en Normandie

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Quelques symptômes d’oïdium ont pu être observés en Hauts-de-France et en Normandie ces derniers jours. Néanmoins, le pourcentage de linières avec des symptômes reste faible (figure 2), ainsi que la pression du pathogène dans les parcelles concernées. Il convient donc de surveiller l’évolution des parcelles ayant dépassé les 30 cm

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Que faire ?

Les attaques d’oïdium peuvent commencer précocement. Il est important de surveiller les parcelles dès le stade 30/40 cm.

Les premiers symptômes observés sont généralement en bordure de parcelle et se propagent rapidement sur l’ensemble de la linière. Le seuil de nuisibilité est atteint dès l’apparition d’étoiles blanches sur les feuilles de lin.

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Apparition sur les feuilles d’un mycélium blanc en forme de taches étoilées marque le seuil de nuisibilité de la maladie (Source : Yann Flodrops).

Avant la floraison, les attaques peuvent provoquer jusqu’à 20 % de perte de la fibre et 50 % de perte en graines. Plus la maladie se développe tôt dans le cycle de végétation, plus la nuisibilité sur le rendement en lin teillé sera importante (figure 3).

 

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L’utilisation d’une variété tolérante à l’oïdium peut permettre de retarder quelque peu le développement de l’oïdium mais, dans la majorité des cas, ne permet pas de s’affranchir totalement d’une protection fongicide. La protection fongicide permet un gain de rendement même sur la variété tolérante.

Les variétés tolérantes à l’oïdium disponibles à ce jour sont : Bolchoï, Elixïr, Evasïon et Ideo. La plus ancienne et donc la plus facilement disponible est Bolchoï.

Les solutions de lutte contre l’oïdium en végétation

En cas de présence de la maladie, il est important de mettre en œuvre une protection adaptée. Pour cela, il faut prendre en compte le niveau de pression ainsi que le stade du lin.

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Plusieurs modalités ont été testées au cours de ces dernières années en comparaison à un témoin non traité ou à des modalités de référence, qui sont respectivement une double application de Joao (prothioconazole) à la dose de 0,2 à 0,3 l/ha aux stades 30/40 cm (T1) puis pré-floraison (T3) et une application de Nissodium (cyflufénamide) à la dose de 0,25 l/ha (T1) puis une application de Joao à la dose de 0,3 l/ha au stade pré-floraison (T3).

Les modalités contenant le produit codé BL1702 (= Heliosoufre S – soufre micronisé 700 g/l) ont pour vocation à tester diverses stratégies intégrant cette spécialité. L’évaluation de la spécialité seule a été réalisée en deux applications (T1 et T3) et en trois applications à la dose de 3 l/ha (T1 _T2 _T3).

Une modalité contenant cette spécialité est une application d’Heliosoufre S en T1 à la dose de 3 l/ha relayée par une application de Joao à la dose de 0,3 l/ha en T3.

Figure 4 : Ecart moyen du rendement en lin teillé en q/ha par rapport au TNT – synthèse de 8 essais 2016 - 2020

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Toutes les stratégies permettent un gain de rendement en lin teillé significatif par rapport au TNT.

La spécialité Heliosoufre S en trois applications à la dose de 3 l/ha permet en moyenne d’atteindre un niveau équivalent, voire supérieur aux modalités de références.



ATTENTION : Cette spécialité n’a pas encore d’autorisation de mise sur le marché pour lutter contre les maladies du lin.