« On veut faire dire trop de choses au coût alimentaire »

Il existe autant de méthodes de calcul du coût alimentaire que d’organismes de conseil, estime Benoît Rubin, de l’Institut de l’élevage, qui défend une approche système.

« Lorsqu’un conseiller parle de coût alimentaire, il faut lui demander ce qu’il y a derrière ! », avertit Benoît Rubin, de l’Institut de l’élevage. « Les méthodologies utilisées n’intègrent pas les mêmes données en fonction du niveau d’analyse souhaité. Toutes ces méthodes présentent de nombreuses différences qui induisent un brouillard dans l’interprétation et des problèmes de pédagogie. »

Alors comment s’y retrouver et pouvoir se comparer ? L’Institut de l’élevage a fait le choix d’utiliser les données issues du coût de production pour calculer le coût du système d’alimentation. « Cela permet d’avoir une constance sur tout le territoire, d’identifier les stratégies gagnantes et d’avoir une approche complète à l’échelle de l’atelier en mettant en parallèle des postes de charges en cohérence. »

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Le calcul du coût du système d’alimentation reprend les données issues de la comptabilité, et donc fiables à l’échelle de l’exploitation. Il correspond à l’ensemble des charges engagées pour l’alimentation de l’atelier lait : alimentation achetée + approvisionnement des surfaces (surfaces fourragères et céréales autoconsommées) + frais de mécanisation (amortissements, entretien/réparation, carburants…) + coût du foncier. Exprimé en euros pour 1 000 litres, cet indicateur permet de se comparer entre exploitants.

Les différentes méthodes utilisées aujourd’hui sont souvent partielles. D’où l’intérêt d’aller plus loin en privilégiant une approche complète qui permet plus facilement de se comparer et d'apporter des références pour progresser. « Cette approche système met notamment en évidence le talon d’Achille de la France : la mécanisation, illustre l’expert. Et permet en outre d’analyser les interactions entre les postes (achats d’aliments et foncier, mécanisation et approvisionnement, etc.)»