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Pré-moisson : comment maximiser vos revenus malgré la chute des prix du blé et de l'orge?
La phase actuelle est marquée par une exagération de la baisse des prix, en raison des rendements rassurants aux États-Unis et de la baisse de production en Russie et en Ukraine. En Europe de l'Ouest, la météo a rendu la prévision des rendements difficile. Cela impactera-t-il le revenu des agriculteurs ? Analyse et conseil d'Antoine Guyon, consultant chez Argus Media France.
Le prix du blé a baissé d'environ 40 € la tonne sur Euronext depuis la fin mai. Les stocks de report chez les grands exportateurs sont confortables à l’heure actuelle.
Les inquiétudes portées sur le potentiel de production de blé en hémisphère nord et en particulier en Russie n'ont pas été suffisamment suivies par les acheteurs physiques. La moisson est bien plus précoce cette année dans le bassin mer noir ou aux États-Unis. D'ailleurs, aux États-Unis, 40 % des blés divers ont déjà été récoltés au 23 juin. Les échos de rendements sont pour l'instant rassurants.
Quel rendement dans les pays d'Europe de l'Est et en mer ?
La moisson est très précoce sur les orges d’hiver autour de la mer noire parce qu’il fait très chaud et très sec. Les premières coupes sont rassurantes dans le sud de la Russie. La production de blé russe est attendue autour de 80 millions de tonnes, une baisse de 15 millions de tonnes prévues à la sortie de l’hiver. En Ukraine, c’est aussi une baisse de 2 à 3 millions de tonnes par rapport à l’année dernière, tandis qu’en Roumanie un record de production de 10,4 millions de tonnes est attendu. Cependant, ces échos ne changent pas les fondamentaux tendus sur le marché du blé.
A quelle récolte s'étendent en Europe de l'Ouest ?
En France, les moissons débutent sur les orges divers. En blé, il est difficile d'estimer un rendement, tant les blés ont été pénalisés par l'excès d'humidité, par les maladies et par les adventices. Nous projetons pour l'instant un rendement moyen en France à 69 quintaux par hectare, un peu en dessous de celui de 2020. Au final, à l'échelle de l'Europe des 28, la production est attendue autour de 140 millions de tonnes, soit 7 à 8 millions de tonnes de moins que l'an passé. Si cette baisse n'est pas plus marquée, c'est grâce à la bonne reprise de production en Espagne.
Quel conseil pour les agriculteurs
Nous sommes aujourd'hui dans une phase d'exagération à la baisse, de pression récolte anticipée et des baisse de production ayant déjà été actées depuis plusieurs semaines en Europe, en Russie ou en Ukraine. Nous avons recommandé d'accompagner la hausse des ventes en avril-mai. Désormais, il est recommandé d'attendre que la tension se matérialise sur le marché du blé au moment où la période de risque climatique sur le marché du maïs sera encore longue.