Production laitière : Identifier ses axes de progrès et actionner les bons leviers

Que la conjoncture soit bonne ou mauvaise, il est indispensable de connaître le coût de production de son atelier lait afin d’identifier ses points forts et axes d’amélioration.

Difficile de piloter son exploitation sans outil de navigation. Au fil des études que nous menons, notre panel d’exploitations (hors bio) met en évidence des écarts de charges de près de 110€ entre les exploitations du quart supérieur, et celles du quart inférieur.

Surdimensionnement des exploitations

Certes, les exploitations du quart inférieur sont de dimensions plus modestes, 580 000 litres produits contre 630 000 litres pour le quart supérieur. Cependant, si l'on se penche sur la productivité des charges engagées, il est flagrant de constater le surdimensionnement de ces exploitations par rapport au litrage produit. Beaucoup de producteurs partent du principe que ces charges dites de structure sont incompressibles ce qui souligne le fait que l'analyse du retour sur investissement doit être réalisée en amont.

Pour ce qui concerne les charges proportionnelles, l'écart est lui aussi important (43€/1000 litres). L’analyse du coût de concentrés met en lumière des différences importantes entre les élevages (15 €/1000 l d’écart). Différentes pistes expliquent cette différence : fourrage de base de qualité nécessitant peu de complémentation énergétique, quantité d’herbe pâturée plus importante permettant une économie de correcteur,  raisonnement des apports en concentré en fonction des objectifs de production...

Pistes d’amélioration

Le coût de renouvellement est un autre poste représentant une marge de progrès avec 7€/1000 litres d'écart. Les principaux facteurs de variation de ce coût sont les politiques de réforme, les impératifs liés à la reproduction et à la qualité du lait, la mortalité, la précocité de vêlage des primipares… Plusieurs axes d’amélioration sont à privilégier comme l’allongement de la période productive de la vache laitière, la réduction du pourcentage de réforme. La vente d’animaux d’élevage excédentaires constitue également une piste intéressante dans la mesure où il s’agit d’une manière de valoriser la génétique de son troupeau sans pour autant générer un départ prématuré des vaches dès la 4ème année de lactation. Enfin, la réduction de l’âge au vêlage des génisses demeure un objectif prioritaire.

Il est indispensable de réaliser régulièrement dans son exploitation un diagnostic aussi bien technique qu’économique qu’il convient de compléter par une analyse financière mettant en adéquation le calcul du point d'équilibre de l'atelier laitier et le prix de vente du lait.