- Accueil
- Promouvoir l'élevage, un moteur : Le combat d'Olivier Combette pour l'avenir de la filière bovine
Promouvoir l'élevage, un moteur : Le combat d'Olivier Combette pour l'avenir de la filière bovine
Olivier Combette a consacré sa vie à son métier et à la défense de l’élevage en étant président de l’EDE. Accompagner la filière bovine du producteur au consommateur est son leitmotiv, afin d’assurer un avenir aux éleveurs. Regard sur une évolution à la croisée des chemins.
Olivier Combette est éleveur en Gaec avec ses trois fils, à Augy-sur-Aubois. Agé de 60 ans, il prendra sa retraite dans moins de quatre ans. Durant toute sa carrière, il s’est engagé pour l’élevage à différents niveaux. Pour lui, l’élevage français est « incontournable », malgré les multiples adaptations à faire. « J’ai pu constater une évolution du métier d’éleveur qui doit faire face aujourd’hui à un certain nombre de défis », observe-t-il.
INITIATEUR DE BOVICLIC
Né en Lozère, Olivier Combette est arrivé à Augy-sur-Aubois en 1981 avec ses parents. « Ils ont troqué la race Aubrac contre la race charolaise. Mon père était un défricheur et souhaitait nous installer, mon frère et moi, sur une exploitation viable », explique-t-il. Après quelques années de salariat, il s’est installé avec son frère en 1990 en polyculture-élevage, sur 140 ha avec 80 mères en reprenant la ferme familiale. Aujourd’hui, le Gaec Combette Père et Fils compte 260 mères et 430 ha.
Dès l’âge de 20 ans, Olivier Combette a commencé à s’engager : au CDJA 18 d’abord, puis à la Safer du Centre, à Epis-Centre, à la FDSEA 18 ; il a aussi été trésorier de la Cuma pendant plus de 30 ans. Et c’est naturellement qu’il a accepté d’assumer la présidence de l’EDE et du service élevage de la chambre d’agriculture en 2001. Il quittera cette fonction en ce début d’année.
Si pour lui, l’engagement local est la base de la légitimité du responsable, l’efficacité de l’action a rapidement nécessité de s’investir à l’échelle régionale et nationale. Il a ainsi participé à divers comités de filière, avec l’objectif constant de maintenir et de développer les productions animales. Il a ardemment travaillé pour la structuration et la gestion informatique des services et des élevages, il est par exemple le fondateur de Boviclic et aujourd’hui président du groupe EISA. « J’ai toujours recherché la rentabilité des exploitations, la réduction des coûts de production, l’accompagnement des éleveurs grâce à des outils de facilitation de gestion. J’ai souhaité transformer l’obligation administrative d’enregistrement des pratiques en un atout technique à travers leurs valorisations au service de l ’éleveur », développe-t-il.
Tout au long de ces vingt-quatre années, outre sa famille, il n’aura d’yeux que pour l’élevage. « C’est vrai que c’est chronophage, je pouvais passer deux à trois jours par semaine à mes responsabilités et le reste de la semaine, les weekends, sur la ferme », constate celui qui est aussi investi dans la vie locale. « Ces engagements nécessitent de l’énergie, des objectifs, mais c’est un enrichissement culturel, humain et social et l’univers professionnel est une grande famille sur laquelle j’ai pu compter face aux épreuves de la vie. J’ai compris que la pensée unique n’avait pas sa place pour faire avancer les projets », confie le futur retraité.
L’ÉLEVAGE EN PHASE AVEC LA DEMANDE
Le secteur de l’élevage bovin évolue. « Quand j’ai débuté en tant qu’élu, il y avait 220 000 bovins dans le Cher, il n’y en a plus que 163 000, c’est un seuil critique », pointe-t-il. Mais ce n’est pas tant la baisse des cheptels que les contraintes des échanges commerciaux ou les problématiques sanitaires qui progressent chaque année, que redoute Olivier Combette. « Le chaos géopolitique, les accords commerciaux honteux perturbent les relations commerciales entre les pays, pouvant mettre à mal la production française. Sur le volet sanitaire, d’année en année de nouvelles maladies apparaissent, avec une pharmacopée qui se durcit... elle conduira à une protection des élevages de plus en plus onéreuse, avec de moins en moins d’acteurs pour la mettre en œuvre », évoque-t-il.
Pour lui, l’élevage est une activité économique déterminante pour nos territoires. « L’élevage est pluriel, il porte une diversité dont le monde économique a besoin, considère-t-il. L’élevage ce n’est pas l’éleveur tout seul, ce sont tous les acteurs d’une filière avec lui, des acteurs de terrain, dans le but de fournir une alimentation de qualité aux consommateurs. » Le tout est de pouvoir s’adapter aux évolutions sociétales, de garder un mode économique viable dans chaque exploitation et d’avoir des perspectives à long terme. Ce qui nécessite de consolider les élevages « et ça peut passer par le maintien du cheptel de souche », illustre-t-il, citant l’exemple de son Gaec qui engraisse les veaux nés sur l’exploitation. « Les groupes industriels de la viande ont compris dix ans trop tard qu’il fallait rémunérer les éleveurs correctement, pour que l’élevage, que les outils de transformation et par conséquent, que le métier d’éleveur perdure », note-t-il. C’est dans cet esprit que l’action Cher Terre d’Elevage, initiée par Olivier Combette, lui-même, et pilotée par la Chambre d’agriculture, a été pensée. Il rappelle : « Plus de 30 partenaires sur notre territoire s’engagent à mettre en commun de manière concertée leurs moyens et savoir-faire au service des éleveurs. Aucun problème ne doit demeurer sans réponse ».
L’éleveur d’Augy-sur-Aubois table aujourd’hui sur un accompagnement professionnel de ceux qui créent la matière première et de ceux qui valorisent cette production en aval.