Quatre méthodes pour diagnostiquer l'état structural du sol

Pour vérifier la structure d'un sol avant toute action corrective, plusieurs outils et méthodes permettent d'évaluer s’il y a des tassements, à quelle profondeur et de quelle intensité.

Le profil cultural

La méthode la plus complète est l’observation d’un profil cultural : il s’agit d’ouvrir une fosse perpendiculairement au sens de semis pour observer l’agencement et la porosité des mottes dans les différents horizons.

Cette méthode permet de comprendre les effets des passages de roue et d’outil sur la structure du sol, mais nécessite du temps et de l’expertise. C’est pourquoi des méthodes visuelles simplifiées, plus faciles à mettre en œuvre, ont été développées : le mini-profil 3D et les tests à la bêche.

Le mini-profil 3D

Le mini-profil 3D consiste à extraire un bloc de sol à l’aide des pales d’un chargeur télescopique puis observer la structure. On peut ainsi identifier les horizons, observer la présence de racines et de fissures, puis la porosité des mottes pour évaluer s’il y a des zones tassées. Même s’il est recommandé de réaliser au moins deux répétitions dans la parcelle, cette méthode est moins destructrice qu’un profil cultural, mais nécessite de disposer d’un chargeur télescopique.

Le test bêche

Les méthodes bêches sont nombreuses ; les plus utilisées en France sont la méthode développée par l’ISARA et la méthode internationale VESS. Dans les deux cas, l’observation se fait sur une bêchée de sol et permet d’attribuer une note allant de 1 (structure favorable) à 5 (structure très compacte). Les méthodes de notation diffèrent : dans le cas de VESS, il s’agit d’observer l’apparence générale de la bêchée et des mottes, d’évaluer la taille des mottes, et de noter la présence de racines et de porosité visible. La méthode développée par l’ISARA consiste à observer comment la bêchée se fissure, puis à trier les mottes en fonction de leur niveau de porosité pour obtenir la note finale.

La pénétrométrie

En complément de ces méthodes visuelles, la mesure de la résistance à la pénétration à l’aide d’une tige pénétrométrique permet de généraliser le diagnostic. Dans ce cas, il n’y a pas d’observation directe du sol : il s’agit d’enfoncer une tige dans le sol pour sentir ou mesurer la résistance de celui-ci. Plus le sol est tassé, plus la résistance à l’enfoncement de la tige est importante, ce qui permet de détecter la présence d’horizons tassés. Cependant, le diagnostic n’est pas toujours évident car la résistance dépend aussi de l’humidité du sol et de sa texture. Il est donc conseillé d’utiliser cette méthode lorsque le sol est complètement réhumecté sur toute son épaisseur, et de compléter ce diagnostic par une observation visuelle. C’est un bon moyen de vérifier facilement si les observations réalisées en un point de la parcelle sont généralisables autour.

En savoir plus sur la complémentarité des méthodes.

Ces trois dernières méthodes peuvent être mise en œuvre facilement et rapidement par les agriculteurs et les conseillers à l’interculture. Elles sont aussi pertinentes en culture pour diagnostiquer des problèmes de fertilité, comme on l’observe actuellement dans certaines parcelles de maïs où la préparation du lit de semence s’est faite en conditions humides.

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