L’AFDI Nouvelle-Aquitaine accompagne une indication géographique au Bénin

L’AFDI Nouvelle-Aquitaine* a réuni ses partenaires le 3 juin au lycée agricole de Saintes (17). Au programme, le bilan des actions et un après-midi consacré aux Indications géographiques en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Bénin.

AFDI NA a regroupé ses adhérents et partenaires le 3 juin pour une journée d’échanges sur l’année écoulée et une table ronde thématique sur les signes de qualité. Lors de cette journée, François Lesparre, agriculteur dans les Landes, a été reconduit comme président pour son second mandat. Revenant sur l’activité de l’association en 2024, les représentants d’AFDI ont rappelé qu’à ce jour, pas moins de 36 000 producteurs sont bénéficiaires de son accompagnement. Celui-ci prend la forme de partenariats avec 3 organisations de producteurs nationales et 11 organisations de producteurs régionales ou locales dans quatre pays d'Afrique : le Bénin, le Togo, le Tchad et Madagascar. Neuf missions ont eu lieu dans le cadre de ces partenariats sur 2024. L’action d’AFDI NA en Afrique répond aux missions de l'association : s'engager en faveur des agricultures familiales, soutenir les initiatives des OP partenaires et éduquer les futurs professionnels du monde agricole et rural à la solidarité et à la citoyenneté. Dans le détail, les actions menées concernent la promotion de l’agroécologie (parc à bois d’anacardier au Togo, compost, fertilisation, reboisement, haies vives à Madagascar), la formation (techniques de production et de transformation au Bénin, gestion et organisation, vaccination au Tchad et à Madagascar), un partenariat économique responsable au Bénin (ananas bio), la production de semences (Bénin), la commercialisation… AFDI Nouvelle-Aquitaine, partenaire de la Fédération des Unions de PROducteurs (FUPRO) du Bénin depuis 15 ans, accompagne également désormais la mise en place d’une Indication Géographique (IG) pour l’huile d’arachide d’Agonlin.

Une IG pour l’huile d’arachide du plateau d’Agonlin

Depuis 2024, AFDI Nouvelle Aquitaine et la FUPRO ont noué un partenariat avec l’Association de Défense et de Gestion de l’Huile d’Agonlin (Abigha) afin d’accompagner les premiers pas de l’IG. L’assemblée générale d’AFDI NA a été l’occasion de faire le point sur la démarche et de débattre autour des Indications Géographiques. Autour de la table, étaient présents des acteurs français (INAO, ODG du Cognac et huile de noix du Périgord) et béninois, notamment la présidente d’Abigha, l’ODG de l’huile d’Agonlin. Aujourd’hui en France, cinq signes de qualité coexistent : AOP, IGP, spécialité traditionnelle garantie, label rouge et agriculture bio. L’AOP prédomine dans les 1 200 signes de qualité recensés sur le territoire. Au niveau européen, les IG génèrent 77 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur place et 17 milliards à l’export, soit respectivement 7 % de la valeur de la production et 15 % de la valeur commerciale. En Afrique, le nombre d’IG progresse depuis quinze ans et une stratégie continentale d’enregistrement des IG a été adoptée en 2018. Des disparités perdurent pourtant, certains pays ne disposant pas de système d’enregistrement. Au Bénin, l’huile d’Agonlin est connue de tous. Revers de la médaille, son prix est aujourd’hui très faible et il existe beaucoup de contrefaçons. Issue d’une variété spécifique d’arachide, elle est pourtant pleine de promesses pour l’Abigha. « La production se fait entièrement à la main, explique Philomène Goudjo, présidente de l’Abigha. C’est ce savoir-faire qui donne à l’huile d’Agonlin ce goût de cacahuètes torréfiées ». Lors de leur séjour en France, les Béninois ont été à la rencontre des producteurs d’huile de noix du Périgord reconnue AOP depuis 2021. « Nous avons les mêmes problématiques : la structuration, la différenciation du produit… », souligne Fabien Joffre président du syndicat professionnel de la Noix du Périgord et d’InterNoix Sud-Ouest. Le retour au Bénin sera riche d’enseignement. « Nous repartons encouragés, résume Philomène Goudjo. Les échanges vont nous permettre de progresser et beaucoup de ce que nous avons vu peut-être reproduit au Bénin, comme l’étiquetage. »

*AFDI : Agriculteurs Français et Développement International