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Mercredi 05/11/2025
Rendement, qualité nutritionnelle, revenus : le triple bénéfice de la rotation des cultures
Une étude coordonnée par l’Université agricole de Chine et impliquant l’INRAE met en exergue les bénéfices de la rotation comparativement à la monoculture, particulièrement en Amérique du Sud et en Afrique.
Des rendements totaux supérieurs de 20%, des pointes à +23% en présence de légumineuses (pois, féverole, trèfle, luzerne) contre +16% sans légimineuse, une moindre variabilité des rendements d’une année sur l’autre, des apports énergétiques et protéiques de +24% et +14%, une augmentation de la teneur en micronutriments tels que le fer (+27%), le magnésium (+17%) et le zinc (+17%) : tels sont les bénéfices comparés de la rotation des culture et de la monoculture, selon une étude internationale impliquant INRAE et coordonnée par l’Université agricole de Chine. « Bien que de nombreuses données expérimentales soient disponibles, il n’existait à ce jour pas de synthèse exhaustive et multicritères de l’impact des rotations culturales », précise l’INRAE dans un communiqué.
Des gains de revenu très substantiels
L’étude a rassemblé et analysé un jeu de 3663 données issues de 738 expérimentations agronomiques réalisées en conditions agricoles sur la période 1980-2024 pour quantifier l’impact des rotations culturales sur trois dimensions essentielles que sont e rendement des cultures (en moyenne et variabilité), la qualité nutritionnelle des aliments (apport énergétique, protéique et micronutriments) et les revenus des agriculteurs.
Sur ce dernier point, l’INRAE mentionne des résultats particulièrement saillants. En Argentine et au Brésil, la rotation de cultures de soja et de maïs permet d’augmenter les rendements en calories de 118 %, la qualité nutritionnelle de 191% et les revenus de 189 % par rapport à la monoculture continue de soja. En Afrique de l’ouest et australe, ces gains atteignent respectivement 94%, 91% et 89 % avec une rotation de cultures de sorgho et de maïs, par rapport à une monoculture continue de maïs.
Explorer les freins à la rotation
En outre, l’étude permet de recommander des rotations culturales spécifiques en fonction du contexte de production, pour les différentes grandes régions agricoles mondiales. « Ces résultats soulignent l’importance et les bénéfices de la rotation des cultures pour la durabilité des systèmes agricoles. Ils soulèvent également la nécessité de mieux comprendre les freins (techniques, structuration des filières et marchés…) qui limitent l’adoption de la pratique de rotations des cultures dans certaines régions du monde », conclut l’INRAE.
En France, selon les données de l’enquête « Pratiques culturales » 2006 du ministère de l’agriculture, la monoculture concerne 12% des terres arables selon la répartition suivante : 7% de maïs grain et fourrage, 3% de blé dur et 2% de prairies temporaires.