[SOMMET 2025] On a testé pour vous la Fresque de l’élevage herbivore durable qui sera animée dans les allées de l’événement
Visant à mettre autour de la table éleveurs et citoyens, la Fresque de l’élevage herbivore durable abordera les impacts et enjeux de cet élevage, pour aller au-delà des idées reçues dans chacun des deux mondes : « agris et non-agris ». C’est l’un des temps forts de l’édition 2025 du Sommet de l’Élevage.
Comment expliquer les enjeux de l’élevage herbivore au plus grand nombre, sans faire l’impasse sur ses nuances et ses impacts ? « L’idée de concevoir une Fresque a germé dans l’équipe du Sommet de l’Élevage lors de la découverte de la Fresque du Climat », explique Caroline Guinot, ingénieure agronome qui accompagne le Sommet de l’Élevage dans sa démarche RSE (Responsabilité sociale des entreprises) et sur la conception de cette Fresque. L’objectif : créer un jeu qui puisse brosser un panorama global de l’élevage d’herbivores et de ses impacts, y compris auprès du grand public, et de favoriser le dialogue sur les sujets d’élevage et de développement durable.
Il ne sera donc pas question de pinceaux ni de peinture ici. Une Fresque, c’est un jeu collaboratif basé sur des faits scientifiques, visant à mieux comprendre un sujet et ses impacts sur l’environnement, les territoires, la société. Il en existe déjà plusieurs : la Fresque du Climat, de la Biodiversité, du Numérique… animées par des bénévoles formés partout en France. Le but : une petite dizaine de personnes doivent reconstituer une « Fresque » grâce à des cartes à jouer, à disposer sur un support après concertation, en fonction de leur rôle et de leurs effets.
La Fresque de l’élevage herbivore durable a été conçue sur sollicitation du Sommet de l’Élevage par des spécialistes issues de plusieurs structures : des bénévoles de l’association Les Shifters (émanant du Shift Project), deux personnes du Sommet de l’Élevage, des éleveurs, des enseignantes de VetAgro Sup et un chercheur (INRAE et GIS Avenir Élevage).
« Qu’est-ce qu’il faut pour qu’une ferme existe ? »
Le plateau a été pensé pour imbriquer les différents éléments comme des poupées russes : la ferme évolue dans un territoire, qui évolue dans un pays avec ses consommateurs, citoyens, politiques et réglementations, lequel évolue sur une planète aux ressources limitées. Et la première question posée par l’animatrice entre dans le vif du sujet : « Qu’est-ce qu’il faut pour qu’une ferme existe ? ». Plus la Fresque progresse, plus des questions émanent des participants non issus du milieu agricole, qui interrogent un éleveur participant : « Quel pourcentage d’aliments pour le troupeau produisez-vous sur votre ferme ? » Quand il indique qu’il en produit 90 %, les néophytes sont surpris. L’éleveur leur précise : « Dans les systèmes herbagers, le plus gros de l’alimentation, c’est l’herbe ! ». Là encore, surprise des citoyens participants de découvrir que plus de 90 % des herbivores pâturent et que l’herbe constitue en moyenne 80 % de la ration des bovins ou ovins viande.
« La Fresque est justement vouée à faire discuter le grand public avec les éleveurs et relier ces deux mondes : agris et non-agris » indique Caroline Guinot. Après trois heures de débats, l’atelier touche à sa fin avec la dernière partie : celle des solutions. Après avoir échangé autonomie, gestion de l’eau, circuits longs et filières, l’agriculture espérée par chacun apparaît : « viable, vivable et équitable ». Une façon de prendre conscience qu’on est tous dans le même bateau et destinés à mieux se comprendre pour trouver des solutions.
Plus d'informations :
Site internet : www.sommet-elevage.fr
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