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Un coup de pouce pour l’arbre agricole : 4Forests rémunère les agriculteurs pour l’entretien des haies
Spécialisée dans les bilans carbone des entreprises du secteur informatique, l’entreprise 4Forests compense les émissions incompressibles de ses clients par le financement de l’entretien de jeunes haies par les agriculteurs. Pour ces derniers, l’engagement est simple et clair, et la rémunération attractive.
Depuis le 1er janvier 2025, Sophie et Guylain Clouet, éleveurs en Gaec à La Chevrolière (Loire-Atlantique), sont rémunérés pour prendre soin de la jeune haie de 600 mètres linéaires qu’ils ont plantée en novembre dernier en bordure d’une de leurs parcelles. Ce ne sont pas les premiers arbres qu’ils plantent, puisqu’ils le font chaque année depuis 2017, dans le cadre de plusieurs programmes d’aides à la plantation (Programme régional Liger bocage, Contrat territorial eau, Pacte pour la haie…). Mais ce sont les premiers qui auront un coup de pouce … à la pousse.
Cette rémunération, de l’ordre de 280 euros par an, leur sera versée dans le cadre d’un contrat de 5 ans, renouvelable, établi avec 4Forests, une société spécialisée dans les bilans carbone et contributions carbone. « Nous travaillons majoritairement avec des clients du secteur informatique », décrit Laetitia Rave, directrice et cofondatrice de 4Forests. « Nos clients sont sensibles à ces thématiques environnementales, mais se retrouvent avec des émissions incompressibles dues à leurs serveurs. Nous leur proposons une solution simple, concrète et locale pour compenser ces émissions ».
De la tech’ à la terre
Même s’ils œuvrent dans la tech’, les fondateurs de 4Forests ont des racines agricoles : « Nous sommes originaires de la Mayenne », précise Laetitia Rave. C’est donc assez naturellement qu’ils se sont tournés vers le monde de l’élevage et du bocage, qu’ils connaissent et qu’ils apprécient. « On avait envie de valoriser les agriculteurs. On voulait que ce soit simple et sans trop de contraintes pour eux ».
« Ce n’est pas une usine à gaz ! », se réjouit en effet Sophie Clouet, qui, en tant qu’agricultrice, affronte régulièrement des procédures administratives complexes, notamment dans le cadre des plantations de haies : « Dans certains cas, on a reçu la subvention à la plantation un an après le chantier. Heureusement que la banque était là pour nous avancer les dépenses ».
Avec 4Forests, a priori, ce sera beaucoup simple : pas besoin de remplir des centaines de papiers, pas besoin de faire un bilan carbone de la ferme : « Nous aurons un audit de la haie la première année après plantation. Ensuite, chaque année, nous enverrons des photos des arbres avec notre facture ».
Des compensations carbones simples et validées
Si la procédure est aussi « simple », c’est que tout est validé en amont : sur le plan du stockage du carbone, les calculs ont été établis officiellement dans le cadre de la méthode Label Bas Carbone : 1000 mètres linéaires de haies sont capables de stocker 3,2 tonnes de carbone.
Sur la réalité et la conformité des plantations, 4Forest a signé une convention avec la chambre d’agriculture des Pays de la Loire : dans cette région, seules les plantations qui auront été accompagnées par l’organisme consulaire sont susceptibles d’être contractualisées. « La chambre d’agriculture, c’est un gage de sérieux, ils connaissent les agriculteurs et leur territoire », explique Laetitia Rave.
Enfin, sur le plan financier, 4Forests s’est fixé comme ligne directrice qu’au moins 70 % de son chiffre d’affaires revienne aux agriculteurs. Chaque tonne de carbone est rémunérée à hauteur de 150 euros, ce qui est trois à quatre fois plus que la plupart des autres opérateurs du marché volontaire du carbone.
Une rémunération en attendant les services agricoles de l’arbre
Sophie Clouet se réjouit de cette rémunération, qui constitue une reconnaissance du travail agricole autour des haies. Car même si les plantations d’arbres, en haies ou en agroforesterie, sont largement subventionnées (les aides à la plantation couvrent en général 80 % au moins des dépenses), et même si les services agricoles et environnementaux sont réels - « fournir de l’ombre aux animaux, délimiter les paddoks pour le pâturage tournant dynamique, favoriser la pousse de l’herbe, récréer un paysage arboré, protéger la ressource en eau…» -, les jeunes haies occasionnent un peu de surveillance et de main d’œuvre pour pouvoir pousser.
« Il faut tailler les jeunes arbres, retirer les chaussettes de protection, limiter la concurrence de l’herbe, remplacer les manquants… », décrit Sophie Clouet. L’agricultrice a été briefée par les conseillers de la chambre d’agriculture sur la conduite des arbres lors de la plantation et elle continue de suivre des formations autour de cette thématique.
Très motivée par la mise en place de haies, dans son secteur du sud nantais où les remembrements et le développement des productions végétales ont simplifié le paysage, Sophie Clouet participe activement à la promotion de l’arbre en milieu agricole : elle communique sur ses actions, accueille des groupes, réfute certaines idées fausses... « On est satisfaits quand on arrive à faire des émules dans notre secteur ».
C’est sans doute cette motivation particulière, et sa fidélité aux programmes de plantations avec la chambre d’agriculture, qui ont permis à Sophie Clouet d’être l’une des premières à bénéficier d’un contrat avec 4Forests. Mais tous les espoirs sont permis pour d’autres planteurs : « Nous avons vocation à nous développer, et à financer davantage de plantations, partout en France, décrit Laetitia Rave. C’est une action qui a du sens ».