Un nouveau coup dur en préparation pour les éleveurs

Ce n’est pas la première et malheureusement pas la dernière, mais les conséquences d’une nouvelle sécheresse pourraient être désastreuses sur la filière bovine française.

Le coût très élevé des aliments et des fourrages risque de provoquer une nouvelle et forte décapitalisation au cœur de l’été. Ces volumes viendront déstabiliser le commerce de la viande en apportant plus de volumes et tout recul des prix de vente serait très mal vécu par les éleveurs. Ce scénario, encore hypothétique, viendrait mettre encore plus à mal l’approvisionnement des abattoirs pour les années à venir. Force est de constater que la capacité d’abattages des outils français est trop élevée et que des structures devront fermer ou être réorientées dans un proche avenir. Espérons seulement que cela ne provoque pas de dépôts de bilans toujours très douloureux en termes d’emplois.

Les éleveurs observent déjà les premiers effets du manque d’eau et des faibles réserves des sols. Les prévisions des climatologues sont pessimistes, ce qui pourrait sérieusement entamer la constitution de stock fourrager pour l’automne et l’hiver prochain (si ce n’est pas plus tôt). Miser sur les épisodes orageux est aléatoire, voire dangereux.

Pour le moment, il n’y a pas d’impacts de sortie prématurée sur le marché de la viande, avec des éleveurs qui profitent de l’herbe présente et de tarifs en constante progression, notamment dans l’entrée de gamme.

Les mouvements intraeuropéens sont limités avec des tarifs souvent plus élevés qu’en France chez nos voisins Nord européens. En Allemagne, la tendance semble néanmoins à la stabilisation des prix avec un meilleur équilibre offre/demande surtout en raison du repli de la consommation, après les confinements de la covid 19 dans certains länder. Comme en France, le pouvoir d’achat est touché avec des choix budgétaires pour les ménagères. L’Espagne et l’Italie sont dans la même situation (sans les confinements), avec des tarifs qui se stabilisent après la hausse fulgurante de ces derniers mois.

Le marché de la viande tourne principalement autour de l’offre en minerai pour la production de viande transformée ou de steaks hachés. Les pièces nobles à griller souffrent, même si la météo est favorable à la sortie des barbecues. La production française est fière de la qualité de ses viandes racées, mais ce sont ces dernières qui souffrent le plus, car elles sont prises en étau entre des coûts alimentaires très élevés et des prix qui plafonnent dans la viande. Le risque est très élevé pour ces animaux de qualité de se retrouver principalement dans l’assiette d’une clientèle aisée et délaissée par les classes moyennes supérieures. Les viandes bio sont les premières à faire les frais de cette situation avec de nombreux éleveurs qui font machine arrière vers du conventionnel pour la survie de leurs élevages.  

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