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Une année idéale pour s’installer
Augustin Baron s’est installé en août sur l’exploitation viticole de ses parents, à Monnières. Il démarre son activité avec une année de production qualitative et quantitative.
« C’est une année qui se passe bien après une période difficile. On a juste eu un peu de grêle mais les pluies de ces derniers jours ont permis de compenser sur les parcelles touchées », se réjouit Augustin Baron, viticulteur installé depuis août, à Monnières. D’entrée de jeu, on n’est pas loin de l’année de référence pour le jeune homme titulaire d’un BTS. « Ce n’est pas mal pour une vendange d’installation ! On devrait atteindre les 80 hectolitres à l’hectare en chardonnay et un peu plus de 50 en muscadet. Les degrés sont bien aussi : 12,5° en chardonnay et en muscadet, et 14° en pinot gris pour le demi-sec. L’acidité est un peu basse mais on sait faire les assemblages pour obtenir ce qu’on veut, entre les jeunes vignes et les plus âgées. On a trouvé comment faire quand les années étaient chaudes, comme en 2022, alors ce ne sera pas un problème pour cette année. Nous verrons avec un œnologue qui nous conseille pour obtenir les assemblages pour une bonne conservation des vins », insiste Augustin.
Replanter régulièrement
Sur les 16 ha du domaine (15 ha en production* dont 9 ha en muscadet), la quasi-totalité des vendanges sont mécaniques. « On vendange à la main 30 ares de cru Gorges pour un vin haut de gamme. Cette parcelle a plus de 80 ans alors on fait attention », explique Augustin. 20 à 30 ares en vendanges tardives sont aussi réalisés à la main pour produire un liquoreux.
Le jeune vigneron suit la gestion de ses parents dont il prendra seul la suite d’ici quelques années. « Mes parents ont toujours replanté même les années compliquées. J’ai aussi un plan de replantation de 60 ares tous les ans en muscadet. On a fait une exception il y a deux ans car on a acheté 1,8 ha de parcelles non gélives. » Toutes les années ne sont pas comme 2025 !
Taille et sol
Depuis son retour dans le domaine familial (Augustin incarne la huitième génération) en 2021 comme saisonnier, il a testé une méthode de taille en double cordon depuis deux ans sur certains cépages (le guyot nantais fait partie du cahier des charges en muscadet). « Au moment de la taille, on n’a pas besoin de faire de déracage. On fait une pré-taille à la machine, et on ne fait ni pliage ni broyage des sarments. C’est un gain de temps et donc d’argent. On s’interroge aussi sur les maladies. Comme les grappes sont plus aérées pour l’été en double cordon, il y a plus de ventilation et donc moins d’humidité. On constate qu’on a moins de mildiou ou d’oïdium sur ces parcelles. C’est une méthode qu’on continue d’étudier », note Augustin.
Au domaine Baron, les viticulteurs sont plutôt convaincus par le sol gratté pour éviter la pousse de l’herbe et favoriser la vigne dans sa concurrence pour les nutriments. Mais Augustin se montre intéressé par un essai : « J’ai une parcelle de chardonnay qu’on a du mal à gratter. Je vais tenter d’y implanter un couvert végétal en inter-rang sur la période hivernale jusqu’au printemps. Cela nous permettrait d’apporter de l’azote et d’éviter les herbes qu’on ne veut pas dans la vigne. C’est une parcelle qui ne gèle pas vite. C’est important car les couverts risquent de favoriser le gel », pèse le vigneron. Augustin projette aussi de construire un nouveau bâtiment en 2026 afin de mettre le pressoir à l’abri, stocker les palettes vides et pleines, éventuellement accueillir de nouvelles cuves.
*Le domaine Baron produit aussi du chardonnay, sauvignon, merlot, cabernet, gamay, pinot gris. Du grolleau gris a été planté cette année.