Une reconversion réussie : des volailles, des porcs et des bovins à la ferme de Benisme

Alice Cordier et Christopher Lebourg ont quitté la Normandie pour s’installer en Brenne. D’une seule espèce, l’élevage s’est rapidement enrichi de plusieurs autres, en vue de servir une clientèle en vente directe

Alice Cordier travaillait dans le social il y a encore quelques années. Diplômée d’un BTS technico-commercial dans l’agroalimentaire, elle a toujours su qu’elle changerait de vie à ses 30 ans. Avec son compagnon Christopher Lebourg, ils ont cherché une exploitation à reprendre dans toute la France, le prix du foncier en Normandie étant trop élevé. Venus en vacances dans la Brenne, ils tombent amoureux du cadre et finissent par échoir dans la ferme céréalière des Benismes, via le Répertoire départ installation (RDI). L’association Terre de liens se porte acquéreur de 165 ha qu’elle leur loue. Installés depuis septembre 2019, le couple s’est d’abord tourné vers la polyculture élevage avec des poules pondeuses, avant d’opter pour le multi-élevage. Un choix qui s’est fait progressivement.

Après un automne 2019 trop pluvieux empêchant de semer, le couple décide de changer son Plan de développement de l’exploitation (PDE). Ils y ajoutent un petit atelier avec 100 poulets et 70 pintades. Début 2021, des porcelets pour engraissement viennent compléter l’activité d’élevage. Ils sont suivis en 2023, de trois truies et un verrat. Puis de quelques vaches limousines et de génisses. Ils vendent les broutards mâles à un marchand de bestiaux et garde les génisses.

"« on aimerait arriver à un troupeau de 45 vaches et vendre des colis de viande », escompte le jeune agriculteur. "

En plus de la vente de leurs œufs et volailles à la ferme à des restaurateurs, dans des magasins et boutiques de producteurs, dans les paniers solidaires des jardins de Velles, des colonies de vacances et en grande surface, ils écoulent des colis de viande de porc et attendent la constitution d’un troupeau pour faire de même avec les bovins.

Une Conduite en bio

La production des 71,5 hectares de cultures (blé, avoine, silphie, millet, triticale, etc.) est destinée à l’alimentation des animaux. Toute l’exploitation est en agriculture biologique. Une nouvelle expérience pour Christopher qui au préalable avait travaillé en conventionnel comme ouvrier agricole, avant de gérer une société d’espaces verts. Cet apprentissage est source de quelques doutes, car le marché présente quelques soubresauts. Néanmoins, ils n’envisagent pas de changer de modèle pour l’instant et ce, d’autant plus que le couple a de bons retours sur la qualité de leurs produits : « alors pourquoi changer ? » s’interrogent-ils.