[Vidéo] Bâtiments d’élevage : les solutions pour limiter le stress thermique

Les ruminants sont très sensibles au stress thermique estival avec un impact important sur leur santé, leur bien-être et donc leurs performances zootechniques. Avant d’investir dans des équipements coûteux, il est indispensable de suivre un plan d’actions en plusieurs étapes pour atténuer l’incidence des fortes chaleurs.

Les ruminants sont bien plus sensibles à la chaleur que les humains ! Dès 22 à 25°C avec 50 % d’humidité relative, ils doivent s’adapter. Leur ressenti est donc très différent de celui de l’humain. Les répercussions des fortes chaleurs sur les ruminants sont multiples : certaines visibles comme la réduction de l’ingestion suivie d’une baisse de la production laitière ; d’autres moins et peuvent avoir des conséquences à moyen et long terme comme la réduction du Gain Moyen Quotidien (GMQ), la dégradation des performances de reproduction, la baisse de l’immunité…

Pour s’adapter aux coups de chaud, le suivi d’un plan d’actions en plusieurs étapes est gage d’efficacité !

Plan d’action en 6 étapes

1. Vérifier les conditions minimales de couchage, circulation, accès à l’auge : les vaches laitières doivent se coucher 12 h/j en plusieurs séquences, circuler aisément et trouver une place !

2. Vérifier les conditions d’abreuvement : l’accès à l’eau ne doit pas être limitant quand les besoins doublent parfois en été. Le nombre de points d’eau, leurs positionnements, les réserves et débits doivent être passés en revue.

3. Mettre à disposition des aliments appétents : le ruminant réduira son ingestion en période chaude. Des efforts supplémentaires doivent donc être mis en place pour assurer l’appétence en évitant notamment l’échauffement de la ration et en décalant les distributions aux heures les plus fraîches de la journée.

4. Offrir de l’ombre aux animaux en pâture est indispensable. En cas de présence importante en bâtiment l’été pour l’alimentation, la traite et/ou le couchage, le bâtiment doit être adapté.

5. Réduire le rayonnement direct et indirect du soleil dans les bâtiments. Les zones surchauffées à l’intérieur des bâtiments par le rayonnement direct du soleil ou le rayonnement indirect via par exemple les tôles éclairantes en toiture sont désertées par les animaux en période chaude. S’en suit un agglutinement dans les zones d’ombre.

6. Améliorer la ventilation naturelle. Été comme hiver, l’air des bâtiments doit être vite renouvelé. En complément, lors des périodes chaudes, l’apport de vitesses d’air en partie basse sera grandement apprécié par les ruminants.

Deux solutions de refroidissement

Si les étapes préalables ne sont pas suffisantes pour assurer le bienêtre des animaux, l’investissement dans des solutions de refroidissement peut être envisagé. Les deux solutions les plus courantes sont la ventilation mécanique et la brumisation ou le douchage.

Installer une ventilation mécanique.

Différentes solutions existent (flux horizontal, flux vertical ou mixte) à adapter selon les espèces et les types de bâtiments.

• Créer un flux d’air au niveau des animaux sera bénéfique uniquement dans un bâtiment non rayonnant et bien ventilé naturellement.
• Installer la brumisation ou un douchage. L’utilisation de l’eau pour rafraîchir les animaux est une dernière solution.

Mais attention, l’objectif n’est pas d’augmenter les taux d’humidité mais de favoriser l’évaporation le plus rapidement possible. L’apport d’humidité sur les zones de couchage ou dans les endroits clos est donc à proscrire. La brumisation ou le douchage doivent être réalisés par séquence (mouillage-séchage) et le plus souvent en complément de la ventilation mécanique.

Une vidéo issue du programme « Bâtiments d’élevage de demain » financé par le CNIEL montre un exemple en élevage.

Adapter son bâtiment d'élevage laitier aux conditions chaudes estivales from Institut de l'Elevage - idele on Vimeo.

La Chambre d’agriculture réalise des diagnostics d’ateliers et propose des solutions d’amélioration (contact auprès de son conseiller élevage au 05 65 73 78 33 ou du service bâtiments d’élevage-environnement au 05 65 73 79 01).

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