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« La biodynamie progresse de 15 à 20 % par an »
Si la vigne demeure la première production concernée, l’engouement gagne les céréales ou encore l’élevage. La biodynamie demeure marginale mais la grande distribution s’y intéresse...
Dans le cadre du Sitevi était organisée une conférence sur la biodynamie. Malheureusement, de nombreux visiteurs sont restés sur le pas de la porte, l'affluence dépassant les capacités de la salle. Un indice de l'engouement ? « Le nombre d'agriculteurs en biodynamie progresse de 15 à 20 % par an », confirme Jacques Fourès, vigneron, consultant, membre du Mouvement de l'agriculture biodynamique. L'engouement concerne toutes les régions et toutes les productions mais la biodynamie demeure cependant une niche ». En 2016, le Mouvement de l'agriculture biodynamique recensait 557 producteurs, viticulteurs pour les deux tiers, et 105 transformateurs et grossistes certifiés Demeter, la marque internationale de l'agriculture biodynamique, soit une surface de 11 000 ha.
Lumineux mais pas illuminés
Les origines de la biodynamie remontent à 1924 (voir encadré). Tout comme l'agriculture biologique, l'agriculture biodynamique refuse l'emploi de produits chimiques en agriculture, d'additifs de synthèse et de procédés chimiques lors de la transformation des produits agricoles. Pour être certifié Demeter, un domaine agricole ou une entreprise doivent obligatoirement être certifiés bio, avant de respecter le cahier des charges propres à Demeter. « Beaucoup d'agriculteurs passent de la bio à la biodynamie pour sortir des dix commandements de la bio au profit d'une approche plus positive », poursuit le consultant. « On évoque souvent le cosmos à propos de la biodynamie. C'est un élément important mais qui selon mois passe après l'attention portée au sol et aux équilibres de l'écosystème. Des illuminés, des gens fermés, il y en a dans la biodynamie comme ailleurs ». Mais il y a aussi des agriculteurs lumineux, comme ce céréalier pris en exemple par Jacques Fourès qui met à disposition une partie de ses terres pour faire la place à un éleveur et à des animaux.
Un marché porteur
Si la philanthropie peut trouver un terrain propice dans la biodynamie, les agriculteurs qui y adhèrent ne sont pas non plus déconnectés des basses réalités économiques terriennes, à des années-lumière des astres qu'ils convoquent pour prendre soin de leurs cultures. De prestigieux domaines viticoles ou encore de belles grandes exploitations céréalières y trouvent le moyen de concilier leur philosophie de la vie avec les contingences économiques. Il faut dire qu'ils sont aidés par la demande. « Les agriculteurs en biodynamie écoulent leurs produits avec une grande facilité et des prix rémunérateurs », poursuit le consultant. « La demande est forte en Europe et la grande distribution est sur les rangs. Mais si la biodynamie intéresse autant les agriculteurs, c'est moins par opportunisme que parce que l'on finit par s'ennuyer en bio ».