Vin : une avance remarquable et une production 2020 prévue en hausse

La production de vin en France est estimée en hausse dans la plupart des bassins viticoles. Les vendanges s’annoncent précoces, avec parfois un mois d’avance.

Selon les premières estimations publiées la 7 août par le ministère de l'Agriculture, « la récolte viticole 2020 serait supérieure de 6 à 8 % à celle de 2019 », soit entre 44,7 et 45,7 millions d'hectolitres (Mhl). Sans être aussi élevée que celle de 2018 (4,9 Mhl), « elle pourrait renouer avec le niveau de la récolte précédant 2017 », année fortement impactée par le gel.

« Cependant, la sécheresse de surface, si elle venait à s'aggraver, pourrait modérer cette hausse », tempère le ministère, qui précise également qu'à ce stade, « des incertitudes demeurent sur les volumes qui seront produits en AOP dans certains bassins, en raison d'un marché économique dégradé par la crise du Covid-19 ». « Dans le Grand-Est notamment, les plafonds réglementaires n'ont pas encore été fixés par les interprofessions », précise le ministère.

La production est estimée à la hausse dans la plupart des bassins viticoles. En Champagne, les maladies sont peu actives cette année et le potentiel de production agronomique est prometteur, indique le ministère. En Bourgogne et Beaujolais, « un peu de coulure a fait suite à une floraison déroulée dans des conditions climatiques mitigées ». Pour autant, « l'état sanitaire est relativement préservé. La production de l'ensemble du bassin Bourgogne-Beaujolais est prévue en hausse sur un an ».

Dans le Val de Loire, « la pression de l'oïdium est forte dans le Centre », mais « le nombre de grappes et leur poids sont élevés ». La pression mildiou est élevée dans les Charentes, qui verraient tout de même leur production en hausse par rapport à l'an dernier. La production est également prévue en hausse en Alsace, dans le Jura et en Corse.

Dans le Bordelais, touché par les orages de grêle au printemps et par le mildiou, « les pertes représentent dans certains secteurs jusqu'à 30 % de la production », note le ministère. En Languedoc-Roussillon, la pression du mildiou a été importante depuis le printemps mais la production du bassin est prévue supérieure à celle de 2019.

Dans le Sud-Est, le gel printanier puis le mildiou ont occasionné des pertes dans les vignobles du Var, où la production baisserait sur un an et dans une moindre mesure du Vaucluse.

« Fin juillet, tous les vignobles présentent une avance remarquable par rapport à 2019, jusqu'à un mois en Val de Loire », fait savoir le ministère. En Alsace, les vendanges devraient débuter en août, plaçant 2020 parmi les cinq années les plus précoces de son histoire.

Cette précocité s'explique par un printemps à la seconde place des printemps les plus chauds depuis 100 ans.