Insectes : Celia fait rimer biodiversité avec plus-value

La coopérative Celia lance une nouvelle démarche : l’éleveur s’engage, notamment pour déparasiter son cheptel, sur l’utilisation de molécules qui ne nuisent pas aux insectes coprophages... les bousiers.

En quoi le bousier peut-il générer de la plus-value sur des produits carnés ? "En répondant à une attente sociétale de protection de la biodiversité", répond Celia(1), qui s'engage sur une démarche de Groupements d'intérêt économique et environnemental (GI2E). C'est ce que la coopérative a expliqué lors de son assemblée générale de section, vendredi 3 mai à Jussac. "Chez nous, la préservation de la biodiversité ce n'est pas la protection des races bovines, c'est celle des insectes", lance Hervé Chapelle, sûr de l'effet de surprise auprès des adhérents de la structure de négoce de bétail... Selon lui, dans nos zones de montagnes où les animaux passent près de six mois, l'élevage impacte forcément la vie des petits invertébrés. Or, des populations d'insectes, notamment du bousier et celles avec lesquelles il interagit, peuvent être affectées par l'utilisation de certaines molécules...

Impact négatif par méconnaissance

D'où l'idée d'une certification qui va garantir que l'animal est issu d'un élevage qui a mis en œuvre les bonnes pratiques qui permettent de préserver cette biodiversité, en contrepartie d'une valeur ajoutée sur les produits de l'atelier Lozère-viande ; valeur ajoutée qui, selon le principe coopératif de "commerce équitable", remontera jusqu'à l'éleveur. Pour mener à bien ce travail, la coopérative s'est appuyée sur le savoir-faire de Jean-Pierre Lumaret, docteur émérite du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS, convaincu de l'intérêt du pastoralisme et que lorsqu'un éleveur a un impact négatif sur la biodiversité, c'est par méconnaissance(2). Celia engage donc un travail d'information, conduit en amont quant aux choix de produits, pour l'antiparisitisme, notamment. Un petit scarabée noir figurera sur le logo certifiant cet engagement. Pour sécuriser la démarche, les services techniques de la coopérative réaliseront des comptages chez 10 % des éleveurs engagés. Tous les administrateurs de la région Occitanie sont déjà partie prenante de ce GI2E.  

(1) Coopérative d'élevage interrégionale allaitante.  (2) Voir ses vidéos sur le site Youtube.