Le loup en chiffres

Depuis son retour en France dans les années 90, la population de loups est en constante augmentation et le nombre d’attaques suit également cette courbe.

Il y a près de deux siècles, le loup était présent sur la quasi-totalité du territoire. Il a disparu à la fin des années 1930 en raison d'une lutte technique, avec une amélioration de l'efficience des armes à feu, des pièges et des dispositifs d'empoisonnement, mais aussi d'une lutte institutionnelle comprenant le versement de primes à l'abattage. Le loup est réapparu naturellement en France dans les années 90, par l'Italie. Le suivi du loup est entrepris en France depuis 1993 afin de déterminer ses secteurs de présence et la propagation de la population sur le territoire. Le loup est, en 2017, présent dans 57 "zones de présence permanente" (ZPP) contre 49 en 2016.

Population

D'après les chiffres de la DREAL-Rhône AURA, pour l'année 2016, la population de loups était estimée 295 têtes réparties en 57 meutes. Pour 2017, l'Office national de la Chasse estime à 360 le nombre de loups, soit 65 de plus que l'année passée. En 2016, 2 841 attaques ont été constatées, faisant 10 234 victimes dont 9 881 ont été indemnisées. Sur les quatre premiers mois de l'année 2017, les chambres d'agricultures dénombrent déjà 406 attaques et près de 1 600 victimes. 

Abattages 

Avec l'augmentation de la population de loups en France, beaucoup d'agriculteurs avaient espoir que le nombre d'abattages grandissent également. Pour l'année 2017, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, ont signé un arrêté fixant à 40 le nombre maximal de loups dont le prélèvement pourra être autorisé pour la période 2017-2018. Ce chiffre est identique aux deux années précédentes et représente l'abattage de 11% de la population totale.

Pourtant ces attaques ont un coût. On estime le "coût du loup" en prenant en compte les indemnités perçues pour les victimes et les aides pour la mise en place de moyens de protection. D'après un communiqué de presse de la FNSEA, pour l'année 2016, "les mesures de protection du loup (auraient, ndlr) coûté environ 23 millions d'euros (données connues en septembre 2016)" et l'indemnisation représenterait près de 3,2 millions d'euros (dossiers instruits au 14 juin 2017) ce qui porte à un peu plus de 26 millions d'euros le "coût du loup" pour l'année 2016.

Evolution du "coût du loup" depuis 2004

(source : http://www.leseleveursfaceauloup.fr/le-loup/le-cout-du-loup/)

Carte de la répartition des loups (noir), lynx (jaune) et ours (brun) sur le territoire français

(Source : http://carmen.carmencarto.fr/38/Grands_carnivores_presence.map)

D'après l'observatoire du loup, le prédateur devrait poursuivre sa dispersion en France d'ici 2020. D'après le site internet, les départements concernés sont : le Pas-de-Calais, la Seine-Maritime, le Calvados, la Manche, l'Eure, l'Oise, la Somme, le Finistère, la Mayenne, la Sarthe, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique et le Lot-et-Garonne.

 

En vert : "Sous surveillance" : Départements avec présence aléatoire possible du canidé, en rouge : "Sous dispersion" : Départements où le canidé disperse avant de s'établir définitivement, en orange : "Sous flux de dispersion permanent" : Départements où le canidé est établi et se reproduit, en gris : "Sous dispersion probable" du loup gris européen d'origine allemande et en bleu : Départements où l'absence du canidé est certaine.

Et en Europe ? 

L'Europe compte environ 18 000 loups. C'est l'Espagne qui en comptabilise le plus, environ 2 000 bêtes, en Italie la population se porte à 1 600 loups et au Portugal ils seraient près de 180. 

Un nouveau Plan loup 2018/2020

En concertation avec les représentants des éleveurs et les organisations non gouvernementales, une étude a été lancée pour mesurer l'efficacité des tirs sur la prédation de l'animal vis-à-vis des troupeaux. Cette étude servira à établir le prochain Plan Loup 2018/2022 mis en place dès janvier 2018. Ce plan « adaptera l'utilisation des outils en place, développera les stratégies de protection et de défense, ainsi que l'accompagnement des éleveurs, que ceux-ci soient localisés dans les foyers d'attaque ou sur les zones où l'espèce tend à se développer et à s'installer. »