Que contient le Plan loup 2018-2023 ?

Le nouveau Plan loup vise une population de 500 individus d’ici 2023 et confirme le nombre d’abattages maximum à 40 loups pour l’année 2018. Ce plafond sera ensuite « réévalué en fonction du suivi hivernal de la population. » Il vise à « assurer la viabilité de l’espèce en France tout en protégeant mieux les troupeaux et les éleveurs. »

Ce nouveau plan loup a pour objectif « une nouvelle méthode de gestion de l'espèce et des ses modes de vie pour mieux la protéger et permettre également la protection des troupeaux et des éleveurs. » Les éleveurs pourront dorénavant se protéger en cas d'attaque « toute l'année » par des « tirs de défense » ainsi que des « tirs d'effarouchement sans formalité administrative. » Dès 2019, le plafond annuel d'abattage sera « fixé à 10% de la population » avec la « possibilité de relèvement de 2% par le préfet coordonnateur en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et dommages particulièrement important. » Le plan prévoit d'atteindre les 500 individus d'ici 2023 contre 360 actuellement.

Aides et indemnisations

Des aides seront apportées pour prémunir des attaques, par exemple « en finançant des bergers pour le gardiennage, l'acquisition de chiens de protection des troupeaux et la mise en place de parcs électriques. » ces aides seront liées au niveau de prédation sur le lieu de l'élevage. Un plan de soutien au pastoralisme sera mis en place. Il contient : aide à l'emploi, soutien au filières de produits agricoles de qualité et mesures d'amélioration des condition de vie des bergers. Par ailleurs, le gouvernement souhaite tester des dispositifs innovants d'effarouchement et de protection comme des fladries, pistolets d'alarme, effarouchement visuel, sonore et olfactif, lampes à pétrole, feux...

Côté indemnisation, pour coller au droit communautaire, « la nécessité de mise en place préalable des mesures de protection pour percevoir une indemnisation (...) doit être appliqué de manière progressive et proportionnée. » À l'heure actuelle, les modalités d'indemnisation se fondent sur un dédommagement forfaitaire. Les montants d'indemnisation sont en constante augmentation et ont atteint 3 200 000 € en 2016, soit +60% depuis 5 ans. 

« Ruralité sacrifiée »

Dans un communiqué commun, la FNO, FNSEA et APCA ont dénoncé « ruralité sacrifiée » avant de déclarer « les décideurs politiques font le choix de l'ensauvagement des territoires au détriment des activités humaines. Ce choix n'est pas le nôtre. » Avant d'ajouter « nous subissons un revers ; mais nous n'abdiquons pas. » Les organismes demandent à l'Etat de « reprendre ses esprits » et de « de donner toute latitude au préfet coordonnateur du plan loup et aux préfets des départements pour garantir » le « zéro attaque des troupeaux. » La Confédération paysanne a elle déploré « une absence totale de considération pour les éleveurs », et d'ajouter que ce Plan est « loin de remettre « l'église au milieu du village », comme s'y était pourtant engagé Emmanuel Macron le 25 janvier dernier lors de ses vœux au monde agricole.»

Du côté des pro-loups, le WWF a dénoncé « un manque de courage politique. » Il a déclaré sur Twitter « nous étions en droit d'espérer que le gouvernement fasse le choix de favoriser la coexistence entre élevage et loups. Malheureusement il n'en est rien... »

Pour aller plus loin, retrouvez notre dossier complet sur le Plan loup 2018- 2023