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Commercialiser ses produits en circuits courts
Les circuits courts, une pratique en pleine ébullition
A la faveur du contexte sanitaire lié au Covid-19, les circuits courts et la vente directe sont revenus au centre des débats concernant la souveraineté alimentaire. Plébiscités par les consommateurs durant le confinement, ces modes d’approvisionnement confirment une forte demande et de nouvelles attentes. Pour les agriculteurs, le développement de ce marché est une occasion unique pour revaloriser économiquement leurs productions mais également renouer un lien fort avec le consommateur.
Vente à la ferme, magasins de producteurs, marchés paysans, ou encore AMAP et vente digitale : la liste est loin d’être exhaustive tant les canaux de vente du producteur au consommateur se sont multipliés ces dernières années.
La commercialisation en circuits courts est en plein boom avec une progression de 28% depuis 2018, selon le baromètre de pénétration Crédit Agricole 2018. Aujourd’hui, 21% des exploitations françaises pratiquent la vente en circuit court. Parmi elles, 60% sont en maraîchage, 47% en viticulture et 37% en élevage. Selon une enquête de l’Inrae en 2020, les circuits courts représenteraient près de 10% de la consommation alimentaire totale.
Que ce soit en vente directe ou indirecte, les producteurs relèvent de multiples défis pour répondre et s’adapter à une nouvelle demande croissante de la part des consommateurs : manger mieux et de manière responsable. « Le consommateur s’intéresse de plus en plus à l’origine de ce qu’il mange et à la qualité des produits », constate Jean-Marie Lenfant, président du réseau Bienvenue à La ferme.
Aux attentes environnementales et sanitaires s’ajoute désormais la préoccupation d’un achat responsable, un nouveau paradigme qui encourage naturellement les français à redécouvrir les vertus du circuit court. « Les circuits courts de proximité ont toujours existé... C'est ainsi que nos ancêtres, ceux qui n'étaient pas paysans, se procuraient la plus grande partie de leur nourriture », rappelle Eric Birlouez. Cet ingénieur agronome et sociologue de l'agriculture et de l’alimentation rappelle l’existence millénaire des marchés et de la vente à la ferme, qui ont été progressivement supplantés par l’hégémonie des circuits de la grande distribution.
Récupérer sa part de valeur ajoutée
C’est d’ailleurs face aux marges pratiquées par les circuits de distribution classiques et leurs nombreux intermédiaires que repose l’enjeu de la vente en circuit court : retrouver le chemin le plus court vers le consommateur afin de récupérer sa part de valeur ajoutée. Le bénéfice est double : économique et sociétal.
Mais attention : « La définition du circuit court n’est pas commune à toutes les échelles du territoire », précise Magali Saumade, présidente de la chambre d’Agriculture du Gard. Selon une étude de l'Inrae en 2020, près de 77% des consommateurs s’approvisionnant en circuit court précisent privilégier les achats locaux. Mais il existe un malentendu entre le nombre d’intermédiaires, la proximité et la qualité qui sont souvent amalgamés.
Eric Birlouez partage également ce point de vue : « le local n’est pas systématiquement signe de qualité », insiste-t- il. La balle est donc dans le camp des producteurs pour faire preuve de pédagogie et de transparence pour accompagner le consommateur dans ses nouvelles habitudes d’achats alimentaires.
Des réseaux d'accompagnement
Afin d’accompagner au mieux les agriculteurs à entreprendre leur diversification économique en circuit court, de nombreuses initiatives ont récemment vu jour. Concernant la vente directe, le réseau Bienvenue à la ferme a été un précurseur dans ce domaine. Créé par les chambres d’Agriculture, le réseau fédère actuellement près de 8000 adhérents et accompagne les agriculteurs qui le souhaitent dans la diversification de leurs activités ou de leurs projets en circuits-courts ou en agritourisme. « Notre accompagnement sur un projet de vente directe donne une meilleure visibilité à l’agriculteur. Ce réseau s’est développé simultanément auprès des consommateurs puisqu’un français sur deux connaît Bienvenue à la Ferme », affirme Jean-Marie Lenfant.
Une notoriété enviable et qui repose sur un travail de fond, les circuits courts ont le vent en poupe et de nombreuses opportunités sont à construire : pourquoi pas vous ?
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