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Vendredi 26/12/2025

18 ans après, cette ferme est enfin reprise par 2 agriculteurs

En Vendée, à Montaigu-Vendée, Baptiste et Vanessa ont redonné une vocation agricole à la Ferme du Mesnil, restée sans activité pendant près de 18 ans. Depuis 2022, ils y développent le campus Cultive, un projet articulant production agricole, formation et installation de maraîchers et maraîchères. La ferme s’étend sur 48 hectares, à quatre kilomètres du centre de Montaigu-Vendée, au cœur d’un territoire situé entre Nantes, Cholet et le Puy du Fou. Elle accueille à la fois une ferme de production maraîchère et arboricole et un centre de formation, conçu comme un support pédagogique à part entière.

Un projet agricole et pédagogique structuré

Le campus Cultive repose sur une double vocation. D’un côté, une ferme productive, conduite en agriculture biologique, avec des ateliers de production de légumes, fruits, petits fruits, herbes aromatiques et un atelier de poules pondeuses en polyculture-élevage. De l’autre, un lieu de formation destiné à transmettre des compétences concrètes à de futurs installés.

Le système agricole est basé sur un maraîchage bio-intensif inspiré des travaux de Jean-Martin Fortier, parrain du projet, et décliné selon la méthode Cultive. Il intègre également un verger pâturé avec poules pondeuses, des dispositifs d’agroforesterie et du pâturage tournant. L’ensemble est pensé pour être à la fois productif, reproductible et adapté aux contraintes économiques des petites fermes maraîchères.

Toute la production de la ferme est destinée à la vente locale et en circuits courts, avec l’objectif de contribuer à la résilience alimentaire du territoire.

Un parcours construit sur l’expérience de terrain

Vanessa a commencé son parcours par des études d’ingénieur en environnement à Bogota, en Colombie. C’est au contact du terrain, via le woofing, qu’elle s’oriente vers l’agroécologie. Forte de quinze années d’expérience, elle a exercé dans la formation, le conseil et la gestion de fermes, en Colombie, aux États-Unis, en Israël et en France, où elle travaille depuis plus de douze ans.

Baptiste, d’origine basque et bretonne, est issu d’une famille d’agriculteurs sans s’être initialement dirigé vers ce milieu. Après une première carrière de sportif de haut niveau en hockey sur gazon, puis de restaurateur autodidacte à Paris, il se forme au maraîchage à la ferme du Bec Hellouin. Il poursuit ensuite son apprentissage en Amérique du Nord auprès d’Eliot Coleman et de Jean-Martin Fortier, références du maraîchage bio-intensif. Entre 2019 et 2021, il conçoit et pilote les jardins potagers du domaine de Chambord, où Vanessa le rejoint.

Répondre à l’échec des petites fermes

Le projet Cultive est né d’un constat partagé par les deux porteurs : entre 60 et 70 % des petites fermes cessent leur activité dans les cinq premières années, principalement en raison d’une formation jugée trop théorique et insuffisamment adaptée aux réalités économiques et techniques du métier.

Le campus a donc été conçu comme une ferme-pilote servant de modèle économique, managérial et organisationnel. Les apprenants y sont formés en situation professionnelle, sur un outil de production réel. À horizon 2033, Cultive s’est fixé l’objectif de former 900 maraîchers et maraîchères et de contribuer à l’installation de 450 fermes sur l’ensemble du territoire.

Un foncier sécurisé pour un projet de long terme

Pour permettre la relance de la Ferme du Mesnil, Baptiste et Vanessa se sont appuyés sur FEVE, qui a investi dans le foncier du projet. Ce choix a permis de sécuriser l’accès à la terre, condition indispensable au déploiement du campus et à son inscription dans le temps long.

Au-delà du financement, le projet repose sur une structuration foncière compatible avec les enjeux de transmission, d’installation et de développement de nouvelles fermes maraîchères, dans un contexte de forte pression sur l’accès à la terre.

Des pratiques agroécologiques intégrées

Dès leur installation, la ferme a été engagée en agriculture biologique. Le maraîchage bio-intensif vise à produire une grande diversité de cultures sur des surfaces maîtrisées, tout en préservant la fertilité des sols.

Le projet intègre également des dispositifs d’agroforesterie, avec haies champêtres, vergers pâturés et espaces boisés, ainsi que des zones laissées en libre évolution. Un travail spécifique est mené sur la gestion de l’eau, avec la récupération des eaux de toiture, de ruissellement et de lavage des légumes, stockées dans des bassins pour être réutilisées. Des zones humides sont recréées afin de favoriser la biodiversité et les auxiliaires de culture.

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