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Lundi 15/12/2025
2024-2025 sous tension mais un modèle qui confirme sa résilience
Entre météo chaotique, marchés et climats défavorables, la Cavac tire le bilan d’un exercice 2024-2025 marqué par de fortes disparités entre productions végétales et animales. La coopérative s’appuie sur ses filiales pour maintenir ses équilibres et trace les axes d’investissement pour les cinq années à venir. Le point avec Jérôme Calleau, président de la Cavac, Franck Bluteau, président délégué et Olivier Joreau, directeur général.
« L’exercice 2024-2025 a été difficile mais il a mis en avant la résilience de notre modèle, qui s'appuie beaucoup sur la diversification et nos filiales principalement. » C’est sur ces mots que Jérôme Calleau, président de la Cavac a débuté la présentation du bilan de l’exercice 2024-2025 qui précède l’assemblée générale de la coopérative qui se tient ce vendredi 12 décembre, aux Sables d’Olonne. Après une année 2024 pluvieuse, la Cavac a dû faire face à des conditions de récolte dégradées et à des baisses de rendement historiques, notamment en blé, avec une baisse de 45 % constatée sur certaines zones.
La collecte d’été s’en est trouvée lourdement impactée, tout comme les productions spécialisées, en particulier les semences de maïs et de tournesol, elles aussi « catastrophiques ». Résultat : la collecte totale du groupe accuse un net recul avec 857 000 tonnes, contre près de 1,1 million l’année précédente.
Les marchés mondiaux n’ont pas aidé, les cours des céréales poursuivant leur baisse. « Un contexte marginal très défavorable », résume Olivier Joreau, directeur générale.
Le modèle polyculture-élevage, moteur de stabilité
Le modèle polyculture-élevage, au cœur de l’ADN de la Cavac, a permis d’amortir le choc. « 70 % des adhérents sont en polyculture-élevage, un atout qui se vérifie dans les résultats. », poursuit olivier Joreau.
Hormis la filière Canard perturbée par l’influenza aviaire, toutes les productions animales affichent de bons résultats.
Au niveau de l’agriculture biologique, après deux années de repli, la consommation repart nettement dans les réseaux spécialisés, avec +6 % de croissance début 2025 (lire encadré ci-dessous).
L’ensemble des filières permet au groupe d’afficher un chiffre d’affaires de 1,375 milliard d’euros, quasi stable malgré la baisse des volumes en céréales. « Nous avons honoré tous nos engagements auprès de nos sociétaires.», indique Jérôme Calleau.
Les filiales, pilier de la résilience
Sur cet exercice, les filiales de la Cavac, agroalimentaire, biomatériaux, distribution spécialisée, ont fortement contribué au résultat consolidé.
L’usine de biomatériaux de Sainte-Hermine connaît une progression continue malgré la crise du bâtiment. L’ensemble des activités agroalimentaires (porc, volaille, œuf, plats cuisinés) poursuit sa croissance.
La branche jardinerie et distribution renforce aussi le périmètre du groupe avec l’acquisition de huit magasins supplémentaires.
Au total, les compléments de valeur redistribués aux producteurs atteignent : 6,6 M€ d’avances et prêts garantis pour les élevages ; 3,8 M€ via Agriéthique ; 4 M€ sur d’autres filières végétales et 6 M€ sur les productions spécialisées.
Une stratégie 2030 structurée autour de quatre axes
Franck Bluteau, président délégué de la Cavac a présenté la feuille de route à cinq ans, construite autour de quatre priorités : renforcer la diversification qui garantit l’indépendance vis-à-vis des marchés mondiaux ; préserver la résilience du modèle polyculture-élevage, tant au niveau des fermes que de la coopérative ; poursuivre un programme d’investissements structurants, estimé à 70 millions d’euros sur cinq ans (lire encadré ci-dessous) ; et conserver la proximité et l’attractivité, notamment vis-à-vis des jeunes. La Cavac accueille 700 étudiants par an en découverte agricole et accompagne trois installations par semaine.
Après cet exercice 2024-2025 compliqué, la Cavac sort renforcée par la diversité de ses métiers et la performance de ses filiales. Doté d’un plan d’investissements et d’une feuille de route 2030 clairement définie, ses dirigeants misent sur la résilience du modèle polyculture-élevage pour poursuivre la sécurisation des revenus des adhérents et préparer l’avenir.