2024 restera une année noire pour les paludiers

sel : la pluviométrie excessive qui a empêché les cristaux de se former.

Année pourrie, catastrophe… Les mots pour qualifier cette année de production des paludiers en disent long sur cette saison estivale.

Benoît Hermann, président des paludiers indépendants, ne peut que constater les dégâts, avec une production de sel qui devrait s’établir autour de 10 à 15 % par rapport à la moyenne. Il ne faut pas chercher bien loin la raison de ce rendement aussi faible : les pluies surabondantes. À l’instar de toutes les productions agricoles, les paludiers aussi ont subi. « On a battu des records nationaux sur la pluviométrie. Et pour nous, la pluie provoque de la dissolution dans les salines, la cristallisation du sel ne se fait pas. On n’a pas réussi à produire de sel avant début août. Et encore, les salines n’ont pas l’inertie habituelle car c’est un processus qui prend du temps. Les marais sont restés froids. Même quand il a fait un peu beau en août, on a pu produire toutes les 48 h au lieu de 24 h habituellement », ne peut que constater le paludier. Pour autant, ils doivent multiplier les interventions dans les salines car ce mauvais temps profite aux algues et aux mauvaises herbes qui prolifèrent. « On en a partout », témoigne Benoît Hermann. 

Pour le reste de la saison, l’optimisme est plus que mesuré sur les futures conditions d’évaporation. « On n’a aucune certitude si on pourra refaire du sel ou non. On annonce un peu de chaleur en septembre mais on perd des minutes d’ensoleillement chaque jour. Il faudrait qu’il fasse beau longtemps pour réussir à sortir 100 à 150 kg de sel par semaine. Certains ont pompé pour faire baisser le niveau d’eau mais ça ne marche pas toujours, ça dépend de tellement de facteurs », explique Benoît Hermann. Si bien que certains paludiers se demandent s’ils ne vont pas cesser là leur saison, en entamant dès maintenant leurs travaux d’hiver. 

Heureusement, cette année 2024 non productive fait suite à deux très bonnes années qui ont permis de faire remonter les stocks. « Mais la problématique, c’est pour les paludiers qui viennent de s’installer car ils n’ont pas de stock pour amortir. C’est pour ça que c’est important pour nous de garder toujours du stock puisque notre produit le permet. C’est sûr que pour les nouveaux, ils vont envoyer des CV à droite à gauche », regrette le président pour ses collègues.