La PME bretonne développe des effaroucheurs sonores sans risque d’accoutumance et sans nuisance. D’autres ravageurs tels que les sangliers y sont sourds. Mais peut-être pas éternellement.

[Tech&Bio] Adieu corbeaux, corneilles et étourneaux avec les effaroucheurs AgriProTech


La PME bretonne développe des effaroucheurs sonores sans risque d’accoutumance et sans nuisance. D’autres ravageurs tels que les sangliers y sont sourds. Mais peut-être pas éternellement.


Les lacs volcaniques d'Auvergne placés sous haute surveillance

Fin de l’exemption douanière sur les produits ukrainiens : une absence de nouvel accord qui ne satisfait ni l’Europe agricole ni l’Ukraine

Trop de cadmium dans les engrais, les sols, les céréales et le corps de Français

Le programme de Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc) recense depuis 1989 l&rsquo;avifaune fran&ccedil;aise selon un protocole r&eacute;p&eacute;t&eacute; chaque ann&eacute;e par un r&eacute;seau d&rsquo;ornithologues b&eacute;n&eacute;voles r&eacute;partis sur tout le territoire. Publi&eacute; le 31 mai, un bilan sur 30 ans montre des &eacute;volutions contrast&eacute;es&nbsp;: 32 esp&egrave;ces sont en expansion, comme le Rouge-queue &agrave; front blanc ou la Fauvette &agrave; t&ecirc;te noire, mais 43 r&eacute;gressent, telles que le Chardonneret &eacute;l&eacute;gant, la Tourterelle des bois ou l&rsquo;Hirondelle de fen&ecirc;tre.La chute la plus importante concerne les oiseaux sp&eacute;cialises des milieux agricoles, telles que l&rsquo;Alouette des champs et les perdrix, qui ont perdu pr&egrave;s du tiers de leurs effectifs en 30 ans. &laquo;&nbsp;Cette forte disparition est concomitante de l&rsquo;intensification des pratiques agricoles ces derni&egrave;res d&eacute;cennies, plus particuli&egrave;rement depuis 2008-2009&nbsp;&raquo;, pointe le rapport. Une p&eacute;riode qui correspond entre autres &laquo;&nbsp;&agrave; la g&eacute;n&eacute;ralisation des n&eacute;onicotino&iuml;des&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;&agrave; la fin des jach&egrave;res impos&eacute;es par la politique agricole commune&nbsp;&raquo;. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/3/9/6/3986931-1-fre-FR/197b5be15260-oiseaux-jpg" alt="" height="662" width="1068" /><figcaption>75 esp&egrave;ces sont utilis&eacute;es pour construire les indicateurs en fonction de leur milieu de sp&eacute;cialisation, explique le rapport de suivi des oiseaux communs en France.</figcaption></figure>

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Les oiseaux sp&eacute;cialistes du milieu urbain subissent un d&eacute;clin similaire (-27,6%). &laquo;&nbsp;Les raisons sont encore mal expliqu&eacute;es, et certainement multiples : diminution des ressources alimentaires, notamment des insectes, comme dans les milieux agricoles, m&ecirc;me si, depuis quelques ann&eacute;es, les pesticides ne sont plus utilis&eacute;s dans les espaces verts urbains ; diminution des sites propices &agrave; la nidification (perte de cavit&eacute;s due au ravalement des b&acirc;timents et &agrave; l&rsquo;abattage des vieux arbres, nettoyage des fa&ccedil;ades favorables aux hirondelles) ; pollution&nbsp;&raquo;, indique le rapport.Les sp&eacute;cialistes forestiers sont un peu plus stables (-10%).&nbsp;Ce r&eacute;sultat peut &ecirc;tre mis en relation avec l&rsquo;augmentation du couvert bois&eacute; sur l&rsquo;ensemble du territoire.<h2>Davantage d'esp&egrave;ces g&eacute;n&eacute;ralistes</h2>Enfin, les esp&egrave;ces g&eacute;n&eacute;ralistes, apr&egrave;s une phase d&rsquo;expansion jusqu&rsquo;au milieu des ann&eacute;es 2000, o&ugrave; elles ont pris la place des sp&eacute;cialistes d&eacute;clinant, semblent maintenant marquer le pas. Cette stagnation r&eacute;cente masque des situations contrast&eacute;es selon les esp&egrave;ces. Par exemple, la Fauvette &agrave; t&ecirc;te noire est en augmentation (+30% en 19 ans), tandis que l&rsquo;Accenteur mouchet est en d&eacute;clin (-27% sur la m&ecirc;me p&eacute;riode).Seuls quelques oiseaux capables de s&rsquo;adapter connaissent une progression d&eacute;mographique, comme le Pigeon ramier, le Geai des ch&ecirc;nes ou la M&eacute;sange bleue. &laquo;&nbsp;H&eacute;las, ce ph&eacute;nom&egrave;ne d&rsquo;accroissement des esp&egrave;ces dites &laquo; g&eacute;n&eacute;ralistes &raquo; au d&eacute;triment des &laquo; sp&eacute;cialistes &raquo; r&eacute;v&egrave;le en fait une uniformisation de la faune sauvage, signe d&rsquo;une banalisation croissante des habitats et d&rsquo;une perte de biodiversit&eacute;&nbsp;&raquo;, pointe la Ligue de protection des oiseaux (LPO).L'impact du r&eacute;chauffement climatique est &eacute;galement perceptible : il a par exemple &eacute;t&eacute; d&eacute;montr&eacute; que certaines populations d'oiseaux se d&eacute;calent vers le nord pour tenter de rester dans des zones o&ugrave; la temp&eacute;rature leur convient.A l&rsquo;origine de plus d&rsquo;une centaine de publications scientifiques internationales, le Stoc&nbsp;permet aussi d&rsquo;orienter et d&rsquo;&eacute;valuer les politiques publiques en mati&egrave;re de conservation de la biodiversit&eacute;. &laquo;&nbsp;Ces analyses ont par exemple confirm&eacute; l&rsquo;efficacit&eacute; des r&eacute;serves naturelles o&ugrave; les populations d&rsquo;oiseaux se portent mieux qu&rsquo;en dehors, et d&eacute;montr&eacute; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des aides financi&egrave;res conditionn&eacute;es "sc&eacute;narios verts"&nbsp;qui doivent &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute;es dans le projet de la nouvelle Politique Agricole Commune&nbsp;&raquo;, commente la LPO.

Entre 1989 et 2019, l’abondance des oiseaux spécialistes des milieux agricoles comme des milieux urbains a décliné de près de 30%, selon un bilan publié par la LPO, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’OFB.

Le déclin des oiseaux spécialistes du milieu agricole se confirme

Biodiversit&eacute; et agriculture sont les deux faces d&rsquo;une m&ecirc;me pi&egrave;ce qui s&rsquo;alimentent l&rsquo;une l&rsquo;autre, bien que souvent oppos&eacute;es &agrave; tort. &ldquo;La biodiversit&eacute; a besoin de l&rsquo;agriculture&nbsp;; avant la s&eacute;dentarisation, il n&rsquo;y avait que de la for&ecirc;t et ce sont les pratiques ancestrales des agriculteurs qui ont permis &agrave; la biodiversit&eacute; de s&rsquo;exprimer&rdquo;, a expos&eacute; Christophe Gr&egrave;ze, &eacute;cologue au Cen Auvergne, en introduction le 25 mai &agrave; une table ronde sur la pr&eacute;servation des oiseaux de nos montagnes dans le cadre du festival Deman &amp; Passat deman &agrave; Vic-sur-C&egrave;re. De la m&ecirc;me fa&ccedil;on, plus les prairies sont biodiverses, mieux les troupeaux se portent et plus les produits qui en sont issus sont qualitatifs. A contrario, des d&eacute;s&eacute;quilibres dans ces &eacute;cosyst&egrave;mes peuvent nuire &agrave; l&rsquo;agriculture, provoquant la pullulation de certains ravageurs. Les &eacute;leveurs cantaliens sont bien plac&eacute;s pour le savoir.<h2>Moineaux domestiques : 2/3 manquent &agrave; l&rsquo;appel</h2>De m&ecirc;me, des pratiques intensives, qui tendent cependant &agrave; reculer, ont en quelques d&eacute;cennies seulement contribu&eacute; &agrave; l&rsquo;effondrement des populations d&rsquo;oiseaux com-muns en France. Si les esp&egrave;ces g&eacute;n&eacute;ralistes comme les corneilles, parviennent &agrave; s&rsquo;adapter, d&rsquo;autres, plus sp&eacute;cialis&eacute;es et inf&eacute;od&eacute;es aux milieux agricoles, ont pay&eacute; un lourd tribut&nbsp;: un tiers de leurs effectifs a disparu en 30 ans selon le Stoc, le suivi temporel des oiseaux communs, r&eacute;alis&eacute; par le Mus&eacute;um d&rsquo;histoire naturelle &agrave; partir des donn&eacute;es d&rsquo;observation transmises par la LPO et l&rsquo;OFB(1). En 13 ans seulement, ce sont 75 % des effectifs de moineaux domestiques qui manquent &agrave; l&rsquo;appel, les deux tiers de ceux du pipit farlouse. Des ratios &agrave; mettre en lien avec l&rsquo;effacement en 30 ans de 80 % des insectes dans le ciel europ&eacute;en. En cause donc, l&rsquo;intensification de l&rsquo;agriculture, avec le recours&nbsp; notamment aux insecticides, la disparition des sites de nidification, le recul des prairies permanentes et de leur diversit&eacute; floristique, des haies... Pour autant, a insist&eacute; l&rsquo;animateur du Cen, pas question de bl&acirc;mer les agriculteurs qui ont r&eacute;pondu aux imp&eacute;ratifs nationaux de gain de productivit&eacute; pour nourrir la population et doper la balance commerciale. Le changement climatique a aussi une responsabilit&eacute; notable sur la chute des effectifs aviens. Les dates de fauche avanc&eacute;es co&iuml;ncident de plus en plus avec la p&eacute;riode de nidification, entra&icirc;nant la destruction des nids et oisillons. La fin d&rsquo;hiver douce a pouss&eacute; cette ann&eacute;e des petits ducs &agrave; migrer trop pr&eacute;cocement, tandis que les martinets peinent &agrave; se nourrir en ce printemps froid. Mais l&rsquo;intention des organisateurs n&rsquo;est pas de jouer les oiseaux de mauvais augure, mais bien de promouvoir des actions et solutions. Dans un premier temps, Arnaud Pean, b&eacute;n&eacute;vole cantalien de la LPO, a expliqu&eacute; comment, individuellement, agir pour favoriser le maintien ou le retour d&rsquo;oiseaux dans son jardin. Puis St&eacute;phane Cusset, jeune &eacute;leveur install&eacute; en 2022 &agrave; Pailherols (vice-pr&eacute;sident des JA de Vic-sur-C&egrave;re) a t&eacute;moign&eacute; des efforts r&eacute;alis&eacute;s par la profession agricole pour pr&eacute;server la biodiversit&eacute;. En soulignant d&rsquo;abord que le tableau sombre d&eacute;peint pr&eacute;c&eacute;demment &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale ne refl&eacute;tait pas la situation cantalienne, avec un &eacute;levage bovin majoritairement herbager et extensif. &ldquo;M&ecirc;me s&rsquo;il y a eu du remembrement, nos territoires restent pr&eacute;serv&eacute;s, avec des haies encore bien pr&eacute;sentes, des programmes en cours pour en r&eacute;implanter car on voit bien tout l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t qu&rsquo;elles repr&eacute;sentent pour nos animaux servant &agrave; la fois d&rsquo;ombre et d&rsquo;abri&rdquo;, a-t-il t&eacute;moign&eacute;,&nbsp; &eacute;voquant en outre un pastoralisme bien vivace, favorable &agrave; la biodiversit&eacute;.<h2>Des &eacute;leveurs qui agissent</h2>Engag&eacute; (et certifi&eacute;) dans la d&eacute;marche HVE (haute valeur environnementale), St&eacute;phane Cusset en a explicit&eacute; les principes et objectifs&nbsp;: pr&eacute;servation de la biodiversit&eacute; (notamment via les haies, la diversit&eacute; prairiales de sa SAU toute en herbe), strat&eacute;gie phytosanitaire raisonn&eacute;e (m&ecirc;me si lui n&rsquo;est pas concern&eacute;, n&rsquo;ayant recours &agrave; aucun produit phyto), gestion ad&eacute;quate de la fertilisation (engrais de ferme dans son cas avec plan d&rsquo;&eacute;pandage) et de l&rsquo;irrigation (qu&rsquo;il ne pratique pas comme plus de 95 % des agriculteurs du d&eacute;partement). &ldquo;Ce qui est tr&egrave;s int&eacute;ressant dans la certification HVE, c&rsquo;est qu&rsquo;il y a une ambition de pr&eacute;servation de milieux &ldquo;ordinaires&rdquo; et non pas seulement de sites remarquables comme c&rsquo;&eacute;tait jusqu&rsquo;alors le cas de Natura 2000&rdquo;, a relev&eacute; un participant, ancien agent du PNR des Volcans, f&eacute;licitant les agriculteurs engag&eacute;s dans cette d&eacute;marche volontaire &ldquo;qui vient s&rsquo;ajouter &agrave; de nombreuses contraintes&rdquo;. D&eacute;j&agrave; bonne &eacute;l&egrave;ve, l&rsquo;agriculture cantalienne peut encore mieux faire - tout en engrangeant des &eacute;conomies - via une gestion raisonn&eacute;e du parasitisme : c&rsquo;est l&rsquo;ambition du projet &Eacute;leve pr&eacute;sent&eacute; par Pierre Girard, v&eacute;t&eacute;rinaire praticien &agrave; Besse, dans le Puy-de-D&ocirc;me, et qui coordonne depuis une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es ce programme bas&eacute; sur le tandem &eacute;leveur/v&eacute;t&eacute;rinaire. (1) Ligue de protection des oiseaux et Office fran&ccedil;ais de la biodiversit&eacute;.

Face à l’effondrement des populations d’oiseaux, l’agriculture, même dans un Cantal globalement préservé, peut apporter sa pierre à l’édifice de la préservation de cette biodiversité.

Gestion de l'exploitation

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