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Aide à l’UGB : des aides couplées aux aides coupées (en partie)
La Fédération nationale bovine et les éleveurs des Massifs ne veulent pas faire les frais de la redistribution des aides couplées au bénéfice des protéines végétales et demandent au ministre de l’Agriculture de revoir les arbitrages du Plan stratégique national.
« Nous étions déjà grands perdants des États généraux de l’alimentation, nous sommes aujourd’hui les seuls perdants de la Pac, en finançant 80% de la hausse des aides couplées aux protéines végétales ». Dans une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture, la Fédération nationale bovine (FNB) dénonce les arbitrages du Plan stratégique national (PSN), qui en l’état, priverait le secteur bovin allaitant de 80 millions d’euros de soutiens directs sur la période 2023-2027.
Présenté par le ministre de l’Agriculture le 21 mai dernier, le Plan stratégique national acte un transfert progressif de 2% de l’enveloppe des aides couplées au bénéfice des protéines végétales, qui capteraient à terme 3,5% des aides couplées contre 2% en début de période, au détriment des aides animales. Rebaptisé aides à l’UGB, le nouveau mécanisme reposerait sur une aide commune aux secteurs bovins lait et viande, actant un soutien accru au secteur laitier, destiné à endiguer la décapitalisation laitière.
Le paramétrage de l’aide à UGB (plafond d’UGB, chargement/ha, montants) n’est pas encore arrêté mais il entérine une baisse de 3,5% des aides couplées animales à partir de 2023. Selon le ministère, la baisse des aides couplées animales sera compensée, « pour la majorité du secteur bovin viande » par l’effet de la convergence, qui sera portée à 85% en 2027 contre 70% actuellement et par la redistribution des aides protéines vers le secteur de l’élevage.
Pas de reconnaissance dans l’écorégime
Le ministère mise aussi sur le projet de loi Egalim 2, qui devait être présentée incessamment sous peu pour une application effective lors des prochaines négociations commerciales.
La réforme de l’aide à l’UGB vise à produire des animaux à plus forte valeur ajoutée, et à ne plus contraindre les éleveurs à devoir conduire leur troupeau avec des signaux différents voire divergents entre attentes du marché et règles d’octroi de l’aide. Mais selon la FNB, les éleveurs naisseurs comme les naisseurs engraisseurs seront pénalisés par la réforme. Les structures de l’inter-massif agricole français (*) ne font pas un autre constat et dénoncent en prime l’absence de reconnaissance de l’ensemble des services rendus par l’agriculture de montagne et des zones défavorisées dans l’écorégime. L’écorégime fléchera entre 20% et 30% des aides du premier pilier, une fourchette toujours en cours de négociation à Bruxelles. L’écorégime réservera deux niveaux d’exigence (standard et supérieur) et trois voies d’accès que sont les pratiques agricoles, les certifications et les infrastructures agroécologiques.
(*) Acap, Ardar, Copamac-Sidam, Suaci, Chambre d’agriculture de Corse, des Hautes-Alpes, des Vosges