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Azote sur blé : pas à tout prix
Dans les Hauts-de-France, Arvalis s’appuie sur les essais de courbe de réponse à l’azote pour déterminer la dose d’engrais optimale en fonction des prix de l’azote et du blé. Et si la dose d’azote doit baisser, l’institut recommande de la réduire en début de cycle végétatif plutôt qu’en fin.
L’azote, c’est rentable, mais jusqu’à un certain point. Et quand le prix de l’azote grimpe beaucoup plus vite que celui du blé, la dose optimale d’azote tend mécaniquement à baisser : c’est ce qu’Arvalis met en lumière dans les courbes de réponse à l’azote. Dans les Hauts-de-France, l’institut technique s’est livré à cette analyse sur les vingt années passées. Résultats ? Si l’azote (ammonitrate 27 ou solution azotée 39) a été acheté jusqu’à 400 €/t et si les prix du blé de la prochaine campagne sont proposés à 230 €/t et plus, l’optimum technico-économique ne change pas, pas plus que le fractionnement. En revanche, si l’azote est acheté à plus de 500 €/t, mieux vaut réduire la fumure par rapport à l’optimum d’au moins 20 unités, préconise Arvalis.
En début de cycle, jamais à la fin
L’institut recommande de baisser la dose en début de cycle, quand les besoins de la culture sont faibles et la lixiviation importante, tout en se gardant de gonfler la densité de semis, préjudiciable au tallage. Arvalis proscrit en revanche la suppression du dernier apport au stade dernière feuille, qui rapporte le plus en rendement avec les variétés actuelles qui ont souvent d’importants poids de mille grains et une excellente fertilité épis. L’apport tardif rapporte également davantage en protéines
Décaler et fractionner un maximum
Entre les deux extrémités du cycle, l’institut recommande supprimer le premier apport au tallage, sinon de le décaler le plus possible, avec une dose de 30 à 40 unités maximum pour amorcer la « pompe ». Selon Arvalis, c’est là qu’il faut réduire, et anticiper le stade épi 1 cm de 7 à 10 jours, puis revenir vers le stade 2 nœuds.
En guise d’aide à la décision au tallage, Arvalis recommande de mesurer le reliquat en sortie d’hiver le plut tôt possible et sur la profondeur totale du sol (0-30 cm, 30-60 cm et 60-90 cm en sol profond). Autre outil d’aide à la décision : le semis d’une bande en double densité. L’apparition d’une décoloration jaune à partir de fin janvier traduira une carence précoce et permettra d’anticiper l’apport sans aucun préjudice pour le reste du champ. Selon Arvalis, cette méthode fonctionne très bien et indique quand les besoins du blé vont réellement démarrer.