Bilan 2022 : des effectifs en baisse et des prix en hausse

Le nombre d’animaux à vendre a connu une légère baisse, qui a été compensée par des cours élevés, en toutes catégories en 2022, sur le marché de Sancoins. Toutefois la situation demeure tendue pour la suite.

Le bilan de l’année 2022 de l’activité du marché de Sancoins fait état d’apports d’animaux en recul, que ce soit en bovins ou en ovins. Ce contexte a été favorable aux cours qui sont montés en flèche. Le conseil d’administration de la SA des Grivelles a tenté d’apporter des explications à la situation. « Entre les effets de la décapitalisation et ceux de la contractualisation, les filières bovine et ovine se fragilisent malgré les prix actuels. L’avenir de nos éleveurs et de nos adhérents est notre principale préoccupation », ont situé Bernard Jamet et Clément Boubal, président et vice-président de la SA des Grivelles. Ce nouveau contexte conjoncturel a posé le débat avec les adhérents présents à l’assemblée générale le jeudi 20 avril à Sancoins.

DES ANIMAUX EN MOINS, DES PRIX EN PLUS

Dans le détail, 49 574 animaux ont été apportés au marché de Sancoins en 2022 dont 10 332 bovins, soit 3 037 de moins qu’en 2021 et 39 242 ovins, soit 1 003 de moins qu’en 2021. 210 bovins et 784 ovins étaient à vendre en moyenne chaque mercredi matin.

« Le marché de gré à gré, pour les bovins, a perdu en volumes, que 1 950 têtes ont été présentées, donc le bureau a décidé de créer un marché à la criée du gras permettant ainsi de valoriser les animaux directement au prix du kilo de carcasse », a indiqué Bernard Jamet.

Les ventes par vidéo, mises en place en 2019, rencontrent un succès grandissant d’année en année que ce soit pour les broutards, les laitonnes ou les vaches. Sur les 490 animaux présentés, 443 ont été commercialisés en 2022. En 2021, les cours avaient déjà pris une augmentation, en 2022 ils ont bondi, sous l’effet d’une accentuation du déséquilibre entre l’offre et la demande.

Un bovin moyen a pris 232 euros pour atteindre 1 450 euros. Idem chez les ovins, en moyenne un animal s’est vendu 119 euros. Concrètement cette hausse était nécessaire pour les éleveurs qui ont dû faire face à des augmentations de charges. Le volume d’affaires généré a été en augmentation (de 11 857 080 euros en 2021, il est passé à 12 217 727 euros en 2022), due à une progression des cours en toutes catégories. La société a affiché un chiffre d’affaires de 410 625 euros. 

UN EFFET CONTRACTUALISATION ?

Pourquoi les effectifs ont baissé ? Clément Boubal et Bernard Jamet ont fourni quelques données face à une situation en pleine évolution depuis deux ans. Parmi les utilisateurs habitués du marché, certains ne sont pas venus en 2022, des éleveurs sont partis à la retraite et d’autres ont arrêté l’élevage. En revanche, de nouveaux se sont inscrits.

"« Les éleveurs bovins locaux ont été plus nombreux à apporter leurs animaux à vendre en 2022. Est-ce l’effet de la contractualisation qu’ils refusent ? », s’est interrogé Clément Boubal. "

En effet, la contractualisation, issue de la loi Egalim 2, est obligatoire depuis le 1er janvier 2022. Elle concerne les transactions entre vendeurs et acheteurs, sauf sur les marchés de gros. Le dispositif est encore flou pour beaucoup d’éleveurs, ils estiment compliqué de fixer un prix de vente pour trois ans, les cours étant trop fluctuants.

De fait, ils ont préféré se rapprocher  du marché de Sancoins constatent les responsable de la SA des Grivelles. « Pour que la contractualisation fonctionne bien, l’éleveur doit fixer son prix à 70 % du coût de revient de sa production », a avancé Olivier Combette, éleveur. Et si pour certains, signer des contrats à long terme est trop aléatoire, pour d’autres, c’est la volonté de diversifier leurs canaux de commercialisation qui les guide à Sancoins. Car quoi qu’on en pense, les marchés restent des lieux de transactions indispensables. Ils servent à établir des références, des cotations à l’instant T. Ce sont de véritables indicateurs pour évaluer les produits d’une filière.

"« Peut-être que nous ne communiquons pas suffisamment sur notre organisation et sur les services rendus. C’est la performance d’un outil de proximité qu’il faut garder. Et les éleveurs doivent l’utiliser », a rappelé Clément Boubal."