Biogaz injecté : le gouvernement prêt à relâcher la pression

Le Conseil supérieur de l’énergie a rejeté un projet d’amendement visant à réduire les prix d’achat du biogaz injecté. Une décision qui reste à entériner par le gouvernement.

« Est-ce-que l’on a été entendu ? Oui. Est-ce que l’on va changer le cours des choses ? On verra ». Francis Claudepierre, président de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) était à la fois satisfait mais prudent, au sortir d’une réunion organisée au ministère de la Transition écologique le 18 septembre dernier. Trois jours plus tôt, le Conseil supérieur de l’énergie (CSE) avait rejeté les projets d’amendement présentés par le gouvernement.

Par la révision du cadre tarifaire d’une part et du statut des digestats d’autre part, les amendements en question pénalisaient les unités de taille petite et moyenne, autrement dit la méthanisation à la mode agricole, davantage que les unités industrielles portées par les multinationales des secteurs de l’énergie, du traitement de l’eau et des déchets.

Une décision officielle attendue

Le projet d’arrêté tarifaire est de nature à engendrer une baisse immédiate des tarifs pouvant atteindre 15% par rapport au tarif actuel, s’ajoutant à des baisses annuelles d’ores-et-déjà programmées d’au minimum 2%.

Fort du soutien de Trame et de l’association France gaz renouvelables, les arguments de l’AAMF ont semble-t-il porté leurs fruits. « On n’est pas là juste pour défendre des tarifs mais pour défendre un modèle combinant transition agroécologique et transition énergétique, au service du maintien et du développement d’exploitations agricoles à vocation alimentaire », appuie Francis Claudepierre.

Le président de l’AAMF ne crie pas encore victoire pour autant. L’avis du CSE, composé de parlementaires, de représentants de ministères et d’entreprises du secteur de l’énergie, n’est que consultatif. La balle est maintenant dans le camp du ministère de la Transition écologique.