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[Bretagne] Carence en soufre sur céréales : anticiper les risques pour les prochaines campagnes
Des carences en soufre sont actuellement observées sur céréales. Un phénomène relativement récent dans notre région, en lien avec une réduction – voire une impasse – des apports organiques réguliers dans certaines parcelles. Des apports correctifs sont possibles dès maintenant. Il faudra également raisonner la fertilisation soufrée dès les prochains semis d’automne.
Des symptômes de carence en soufre plus fréquents cette année
Depuis plusieurs jours, des symptômes de carence en soufre se manifestent sur des céréales en pleine montaison. Bien souvent, ces symptômes apparaissent sur des parcelles à risque de carence en soufre : sol sableux filtrant, peu d’apports organiques sur les dernières années…
Les pluies importantes de janvier couplées à des températures plus froides en janvier et février ont pu limiter la minéralisation du soufre pour répondre aux besoins de plantes sur le début montaison.
Concrètement, au champ, cela se manifeste par plusieurs symptômes.
Ne pas confondre avec des carences en azote liées à une mauvaise répartition de l’engrais. Généralement, ces carences en azote se manifestent par des formes géométriques plus vert clair (entre ou au niveau des passages pulvérisateurs ou dans les recoupements de bouts de champ), avec un jaunissement des vieilles feuilles et celles du haut qui restent plus vertes que le reste de la plante.
Quoi faire maintenant et pour les prochaines années ?
Pour cette année
Des apports correctifs en cours de campagne sont possibles. Avoir en tête que, plus la correction est tardive en stade, plus il sera difficile de limiter les pertes de rendement. Après 2 nœuds, les apports limitent que partiellement la nuisibilité due à la carence. Les parcelles ayant récemment montré des signes de carence sont bien souvent au-delà du 2 nœuds.
En cas de symptômes, apporter 40 à 60 unités de SO3. Idéalement en pulvérisation foliaire à base de sulfate d’ammonium ou soufre micronisé. Néanmoins, ces apports sont plus coûteux à l’unité de soufre. Pour des carences tardives, avec des corrections partielles, identifier des engrais moins couteux peut être également une solution pour limiter les pertes sans augmenter trop fortement les charges opérationnelles.
Pour les années suivantes
Sur les parcelles à problème de carence en soufre cette année, il est important d’identifier le facteur principal expliquant ce phénomène, afin d’anticiper les prochaines campagnes :
- Sols très filtrants (ex. : sableux superficiels) avec des excès d’eau depuis octobre dernier : dans ces cas-là, les apports de soufre seront à raisonner sur les prochaines années selon le type de sol et la météo de l’année. Des sols moins filtrants ou années moins pluvieuses sur l’automne-hiver ne nécessitent pas systématiquement des apports de soufre en minéral.
- Moins d’apports de produits résiduaires organiques :
- Est-ce que c’est une parcelle éloignée qui a reçu moins de PRO (Produits résiduaires organiques) ? Si oui, il faudra être vigilant sur des parcelles similaires les prochaines années pour rapporter des PRO.
- Si c’est lié à l’absence de ressources de PRO (arrêt de l’atelier d’élevage…), il sera nécessaire des faire des apports fin tallage-début montaison d’engrais type sulfate d’ammoniaque, sulfonitrate…