[Caprins] Aires d’exercice extérieures  : selon les possibilités

Suite à l’interpellation de Welfarm en 2017, une concertation a été menée avec l’Anicap sur le bien-être animal et notamment sur l’accès à l’extérieur des chèvres. Différentes aires d’exercice peuvent être créées selon les dispositions des exploitations.

En 2018, un travail entre l’Anicap (association nationale interprofessionnelle caprine) et notamment avec une éthologue (connaissance du comportement animal), l’INRA, l’Institut de l’Elevage-Idele et les ONG (Welfarm, CIWF, LFDA)* est engagé afin d’étudier les possibilités d’accès à l’extérieur des chèvres. L’objectif est de présenter aux éleveurs différentes possibilités techniques, selon la configuration de leur exploitation pour assurer le bien-être animal.

OBSERVATIONS  CHEZ LES ÉLEVEURS

« En 2018, il est constaté que 60 % des chèvres ne sortent pas à l’extérieur » indique Franck Moreau, représentant le collège des producteurs pour l’Anicap. « Ce n’est pas une volonté affichée de garder ses chèvres en bâtiment, mais c’est plutôt pour des raisons techniques et de place, souvent il n’y a pas suffisamment d’hectares et sanitaires ». La chèvre ne broute pas, elle cueille. Il faut avoir une gestion du pâturage adéquate, pour avoir le moins de résistances possibles au parasitisme.

"« Nous avons expliqué aux ONG pourquoi les éleveurs ne sortaient pas facilement leurs caprins » "

 Le travail de concertation est fait en lien avec les ONG, car « nous souhaitons les associer afin qu’elles se rendent compte de la volonté des éleveurs et de ce qui peut être fait ou non. Nous les avons emmenées visiter des exploitations, dont la première en région Centre-Val de Loire » ajoute le référent bien-être animal pour les caprins au sein de l’Anicap.

QUATRE AIRES D’EXERCICE EXTÉRIEURES PRINCIPALES

Plusieurs sortes d’aires d’exercice, qu’elles soient couvertes, bétonnées, végétalisées… sont ainsi étudiées. Attenante au bâtiment, l’aire bétonnée couverte est une surface paillée, abritée, ombragée, qui grâce à sa toiture et à l’étanchéité de son sol, permet la gestion des déjections et des eaux pluviales. La surface par chèvre d 1,2 m et un curage régulier semblent suffisant pour un fonctionnement correct. L’aire d’exercice bétonnée permet l’entretien des effluents qui sont raclés et stockés. Elle doit bénéficier d’une exposition offrant du soleil le matin et de l’ombre l’après-midi. Ces deux aires bétonnées ne présentent pas de risque de parasitisme, mais ont un coût à leur construction. L’aire d’exercice enherbée est une surface dont le couvert végétal est présent en toutes saisons. Des disparités peuvent être observées selon les contraintes de terrains, les éleveurs comptent entre 20 et 25 m2 par chèvre. Il ne faut pas hésiter à clôturer un parc avec arbres ou arbustes ou rochers que les chèvres puissent atteindre. L’inconvénient de cet accès à l’herbe est le risque de parasitisme gastro-intestinal, il faut donc en privilégier les accès plutôt l’été. L’aire d’exercice boisée est tout aussi la bienvenue si la chèvrerie est proche d’un bois. Il faut une clôture très solide. L’espace étant ombragé et très diversifié, l’animal y trouve un terrain de jeu intéressant. Là, les éleveurs n’ont pas constaté de parasitisme. Il faut par contre surveiller ses chèvres à cause de la faune sauvage et prédatrice.

DES BÉNÉFICES  POUR LES ANIMAUX

Les aires d’exercice, avec leurs limites, contribuent à un meilleur bien-être chez la chèvre. Les éleveurs ont observé des bénéfices pour leurs animaux, concernant : l’alimentation qui est plus variée ; le comportement des chèvres qui sont moins stressées ; le logement où il y a moins de concentration en bâtiment ; l’abreuvement où plusieurs points facilitent l’accès à l’eau ; la santé avec les risques sanitaires qui sont réduits en général. Après la publication de ce travail de concertation avec les ONG, l’interprofession caprine et l’institut de l’Elevage, les éleveurs auront le choix de faire accéder leurs chèvres sur telle ou telle aire, à l’extérieur ou non.

"« Dans tous les cas, nous ne les laisserons pas sans solution » affirme Franck Moreau, qui conclut : « s’ils ne peuvent sortir leurs animaux, ils pourront bénéficier d’enrichissements en bâtiments »."

 

*Welfarm , CIWF, LFDA : ces ONG défendent un élevage durable.