Carburant bio et biocarburant pas bio

[Edito] La bio poursuit ses bons offices de carburant pour deux filières émergentes, et à haute valeur ajoutée, que sont la stévia et le houblon. Dans le même temps, les oléagineux conventionnels prennent eux aussi du grade, dans la filière… biocarburants.

10 000 €/ha : c’est, en moyenne, la marge nette dégagée par la stévia, un édulcorant naturel puissant, ainsi que par le houblon, l’ingrédient qui donne tout son caractère à la bière, selon les premiers retours d’expérience. Ces deux espèces tentent de se frayer une petite place dans les assolements, à la faveur d’une demande du marché : l’industrie agroalimentaire dans le premier cas, motivée par des enjeux de santé publique, les brasseries artisanales dans le second, en quête de localisme.

La demande des consommateurs est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire émerger de nouvelles cultures ou de nouvelles filières. Il faut aux porteurs de projets, qu’ils soient agriculteurs, transformateurs ou intermédiaires, beaucoup de carburant, du biocarburant s’agissant des projets de stévia et de houblon émergeant dans le Sud-Ouest, orientés bio. Ils en sont pleins.

On n’oublie pas la puissance publique qui, à l’échelon local et/ou national, met très souvent de l’huile dans des rouages. A propos d’huile et de biocarburant, il y a aussi de la valeur à aller chercher dans des cultures conventionnelles et de masse que sont les oléagineux, comme un témoigne le bonus bas carbone de la nouvelle plateforme OleoZE de Saipol. Jusqu’à 40 € la tonne. C’est moins mirifique que les 10 000 €/ha de la stévia et du houblon mais le réservoir est bien plus grand.