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Conforter les labels salers et aubrac et enrayer la chute du veau sous la mère
Malgré quelques motifs de satisfaction, la section Sud-Massif central d'Elvea a aussi insisté sur l’urgence de soutenir le veau sous la mère, une filière en chute libre. Un programme opérationnel est tenté.
Réunis en assemblée générale sous la présidence de Bruno Delouvrier, les adhérents d’Elvea Sud-Massif central ont dressé le bilan 2024 et tracé les perspectives pour l’année à venir. Si certaines filières affichent des résultats encourageants, d’autres suscitent davantage de vigilance. Premier point qui donne le ton, celui sur les deux foires organisées par l’opérateur. À Montet-et-Bouxal (46), la foire de mars a enregistré une hausse de 20 centimes par kilo carcasse, avec une moyenne à 7,18 € sur 69 animaux vendus, et une enchère exceptionnelle dépassant les 10 €. À Saint-Flour, en septembre, les aubrac et croisées aubrac qui représentent les trois quarts des 77 bêtes, ont aussi connu des prix en hausse de 20 à 25 centimes, autour de 7,58 €/kg en moyenne.
Salers et aubrac
Stéphane Four, technicien, a évoqué la baisse régulière des apports en salers label rouge depuis 2022, en nombre d’élevages et donc forcément en nombre d’animaux. “Soit environ 70 salers de moins chaque année.” Mais “la qualité progresse, avec des vaches mieux finies”, ce qui justifie une hausse des prix. Bigard Castres assure 90 % des abattages (en hausse de 18 %), complétés par 82 bêtes abattues à Aurillac, à la demande des boucheries locales, Tardif et Laborie. Prix moyen 2 361 €, correspondant à 5,76 €/kg sur des carcasses de 410 kg. En Bœuf fermier aubrac, 199 animaux issus de 52 élevages ont été abattus, soit une vingtaine de moins qu’en 2023. “Les carcasses pèsent en moyenne 423 kg, avec des animaux plutôt âgés, de 6 à 10 ans, la majorité étant classée R+”, précise Marie Théron, technicienne. “Orientés à la hausse, les cours suivent ceux du marché conventionnel.” Prix moyen et poids carcasse supérieurs à la moyenne pour les apporteurs Elvea : 6,43 €/kg, soit 2 720 €/animal.
La préoccupation
La situation est beaucoup plus préoccupante dans la filière des veaux sous la mère, marquée par un net recul : cette production reconnue par deux labels rouges qu’Elvea est habilitée à qualifier, voit ses effectifs divisés par deux en cinq ans. L’an dernier, 1 611 veaux issus de 59 élevages ont été livrés, contre plus de 3 000 auparavant. La principale cause réside dans la concurrence économique des broutards, dont les prix plus attractifs détournent une partie des éleveurs. Car le prix du veau, encore stable à 7,31 €/kg, montre des signes d’érosion.
Des soutiens
Face à cette tendance, un programme opérationnel (PO) est mis en place. Il prévoit des aides incitatives attribuées par paliers de veaux produits, cofinancées à parts égales par l’Union européenne et les opérateurs : 2 125 € de 5 à 18 veaux, 4 413 € de 19 à 37 veaux, et 8 560 € de 38 à 171 veaux. “Tous les opérateurs n’y vont pas, mais on a décidé de s’y inscrire pour sauver le peu de filière qui reste”, plaide Bruno Delouvrier. Quinze éleveurs se sont déjà engagés dans le dispositif, ce qui représente un investissement total de 73 000 € pour Elvea.
Enfin, côté services, 29 dossiers bâtiments ont été déposés à Elvea par 19 éleveurs (une partie logement et une partie stockage comptent pour deux dossiers). Pour des petits travaux subventionnés par la Région, comme l’abreuvement ou la contention, onze dossiers ont été déposés en 2024, il y en aura beaucoup plus en 2025. Elvea a aussi recensé 82 déclarations de surface, 280 qualifications d’élevage et 74 éleveurs connectés à Oribase. Enfin 60 éleveurs pratiquent des commandes groupées de vaccins,
vermifuges, etc. via le plan sanitaire d’élevage (PSE).