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Vendredi 07/11/2025
[Conjoncture] DNC : vers une amélioration de la situation !
Face à l’absence de nouveaux cas et à une vaccination intégrale du troupeau, les deux premières zones réglementées ont été libérées, et passées en zone vaccinale.
Conjoncture – L’absence de nouveaux cas de DNC pendant la mise sous cloche commerciale instaurée par la ministre de l’Agriculture est un bon signe pour penser à une éradication de cette maladie, même s’il faut être encore très prudent. La reprise des exportations est très favorablement accueillie par les éleveurs de la zone indemne (ZI). Pour les animaux de la zone réglementée (ZR), la situation se détend également avec une libération prochaine.
La zone réglementée ZR2 (autour du foyer unique du Rhône) a été levée le 6 novembre et devient une nouvelle zone vaccinale. Les conditions de mouvements de bovins dans, vers, à partir de cette nouvelle zone vaccinale sont identiques à celles de la première zone vaccinale définie dans la Savoie libérée le 22 octobre dernier. Le dernier cas recensé a été dans un élevage de l’Ain le 14 octobre. Les services sanitaires et de l’Etat maintiennent une surveillance stricte du cheptel français. Les mesures dans les zones réglementées ou vaccinales restent très contraignantes pour les éleveurs, à une période où ils devraient rentrer leurs animaux à l’abri pour l’hiver. L’obligation vaccinale est la stratégie imposée par les autorités de l’Etat pour éradiquer cette maladie.
La situation s’améliore, avec des accords bien avancés sur le devenir des animaux vaccinés. Depuis le mois de juin, de nombreux veaux et broutards sont en attente dans les exploitations ou les centres de repousse.
L’assouplissement des mesures de mouvements dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie, qui ne se trouve pas en ZR, permet un approvisionnement plus régulier des abattoirs qui retrouvent un peu de volumes notamment en Charolaises.
Il y a peu de filières industrielles ou tertiaires autant soumises à la réflexion et l’attention du grand public. La relation à la terre reste forte, même pour des populations qui ont perdu leurs racines. Mais lorsque les médias nationaux s’emparent du dossier Dermatose Nodulaire Contagieuse après les annonces d’Annie Genevard, une partie des consommateurs ont fui les rayons viande ou les boucheries sans qu’il y ait la moindre raison. Même s’ils sont parfois éloignés du monde de l’élevage et assez ignorants du quotidien et des contraintes imposées aux éleveurs, tout le monde a un avis sur l’agriculture (avec une vision souvent idéaliste en ramenant le débat à ce qui se retrouve dans leur assiette). L’érosion des niveaux de consommation depuis la flambée des prix est une préoccupation importante et le glissement vers plus de produits transformés nécessitera une adaptation des produits aux besoins d’un marché en pleine mutation. Le recul de l’offre et la dynamique commerciale qu’elle a engendrée ont complètement évacué ce sujet pourtant crucial de l’adaptation de l’offre à la demande.
Alors que l’ensemble des acteurs de la filière s’alarment du recul permanent de l’élevage, le troupeau allaitant français a la particularité de valoriser l’herbe et les fourrages fibreux pour les transformer en lait et en viande. Les élevages français sont très autonomes et produisent en moyenne 90 % de l’alimentation du troupeau. Ce chiffre est à moduler en fonction des régions et de l’impact climatique. L’herbe constitue 65 % de la ration et peut aller jusqu’à 90 % dans les systèmes allaitants très herbagers. Alors que certaines personnes pointent toujours l’impact des activités humaines sur le réchauffement de la planète et que les ruminants sont montrés du doigt pour leurs émissions de méthane, il est bon de rappeler que les prairies, associées à l’élevage, sont reconnues pour leur rôle essentiel de régulation écologique. Les prairies permanentes représentent environ 1/3 de la surface agricole utile (SAU) française. Avec les surfaces fourragères, elles occupent près de 50 % de la SAU. Si les ruminants émettent des gaz à effet de serre, la prairie stocke 700kg de carbone par hectare et par an, et compense une large partie des émissions de méthane. La prairie pâturée permet de valoriser les surfaces les moins faciles à cultiver, et joue un rôle essentiel dans la ressource en eau. Associée aux haies, elle entretient la biodiversité et contribue à la qualité des paysages. La valorisation de l’herbe est d’autant plus intéressante qu’elle amoindrit les coûts de production.