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Conjoncture - Le flexitarien est un omnivore intelligent
Dans une culture française du « bien manger » et d’alimentation plaisir, le flexitarien est tout simplement un omnivore intelligent, qui se pose la bonne question.
Conjoncture – Alors que le budget des ménages impose des choix, la consommation de viande s’effrite pour laisser un peu plus de place aux alternatives végétales. Néanmoins, ces volontés ne sont pas toujours motivées par le prix, mais plus par une approche idéologique du mode de vie. Chaque pays a sa propre évolution en fonction de la vision de la protection de la planète qu’elle développe. Le Royaume-Uni, l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe ont une présence forte de végétariens, avec des concentrations plus importantes dans les grandes villes. La France, l’Italie et l’Espagne qui restent marquées par une consommation de viande élevée voient une augmentation de la popularité des régimes alternatifs, même s’ils restent très minoritaires. En Allemagne, près de 12% de la population est végétarienne ou végane (soit 8 millions de personnes) ce qui a de quoi attiser l’appétit de l’industrie végéto-protéinée. En France, ils ne sont que 2,2%, pourtant ils font beaucoup de bruit.
Les préoccupations croissantes concernant les effets de la consommation de viande sur la santé, les préoccupations éthiques sur le bien-être animal dans les industries de l'élevage intensif (attaqué par les activistes de L214) ont un rôle majeur dans la montée du flexitarisme. Cette évolution témoigne d'une prise de conscience croissante de l'impact de nos choix alimentaires sur notre bien-être personnel et sur la planète. Or, il n’existe pas de « bons » ou de « mauvais » aliments pour notre santé, tout est une question de quantité et de fréquence. Actuellement, il est recommandé de ne pas en consommer plus de 500g de viande rouge par semaine, ce qui est bien au-dessus de la consommation moyenne réelle française qui est de 370g par semaine. « Dans une culture française du « bien manger » et d’alimentation plaisir (enviée partout dans le monde), le flexitarien est tout simplement un omnivore intelligent, qui se pose la bonne question » (Philippe Legrand). Cette notion de « repas à la française » et à la recherche de goût, est indissociable de la culture du « bien manger » dans notre pays. Elle n’élude pas la nécessité de prendre en compte les évolutions sociétales, en redonnant du sens à leur alimentation.
Les émissions culinaires qui ont le vent en poupe sur les grands médias montrent l’intérêt des Français pour le contenu de leurs assiettes. Cette passion du « bien manger » est partagée par une large majorité des éleveurs qui mettent en œuvre leur savoir-faire pour apporter le goût auprès de leurs concitoyens. A cette période de l’année, les animaux qui le peuvent vont profiter des herbages.
La qualité est là, mais les volumes n’y sont plus. Avec une décroissance qui s’amplifie, l’offre en viande bovine ne couvre plus une demande qui se tasse, mais qui résistent plutôt bien. Quid en revanche de l’évolution des prix, quand toutes les hausses observées depuis le début de l’année (et qui se poursuivent), seront intégralement répercutées dans l’assiette du consommateur. Le temps de la viande bon marché est fini. En l’espace de six mois, une nouvelle page s’est ouverte pour le monde de la viande bovine, avec des distributeurs et des industriels qui ne peuvent plus s’appuyer sur des volumes pour une politique de prix bas. Ceci est valable pour l’ensemble des pays de l’U.E. Reste à savoir qu’elle sera la position de cette dernière, vis-à-vis des accords avec le Mercosur, ou des mesures qui viseront à réduire la consommation de viande afin d’enrayer l’inflation. Une étude publiée dans la revue académique « Nature Food » analyse les effets d’une modulation du taux de TVA sur la consommation. Ce n’est pas d’actualité, mais des personnes y pensent.