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Cultures associées : les cas d’études européens expérimentent et apprennent

IntercropVALUES est un projet européen, qui vise à exploiter les avantages des cultures associées pour concevoir et gérer des systèmes de culture productifs, diversifiés, résilients, rentables, respectueux de l’environnement et acceptables par les agriculteurs et les acteurs de la chaîne agroalimentaire. Il rassemble des scientifiques et des acteurs locaux représentant la chaîne de valeur alimentaire.

Les membres du projets se rencontrent régulièrement. Depuis la dernière rencontre en Allemagne en avril 2024, les cas d'études (CICS) ont poursuivi dans leurs travaux sur les cultures associés. Rendez-vous était donné ce 30 septembre 2025 en Ecosse, au Collège rural d'Écosse (SRUC), pour y partager les apprentissages.

 

IntercroVALUES, un projet européen

IntercropVALUES est l’acronyme de « Developing Intercropping for agrifood Value chains and Ecosystem Services delivery in Europe an Southern », autrement dit « Développer les cultures associées pour les chaînes de valeur agroalimentaires et les fournitures de services écosystémiques en Europe et dans le Sud »

C'est un projet européen, qui vise à exploiter les avantages des cultures associées pour concevoir et gérer des systèmes de culture productifs, diversifiés, résilients, rentables, respectueux de l’environnement et acceptables par les agriculteurs et les acteurs de la chaîne agroalimentaire. En tant que projet multidisciplinaire et multi-acteurs, il rassemble des scientifiques et des acteurs locaux représentant la chaîne de valeur alimentaire.

 

Rencontres en Écosse

Le groupe de travail réunissant l’ensemble des cas d’études (CICS) poursuit deux objectifs tout au long de ce projet :  

  1. Soutenir et guider les processus d’innovation multi-acteurs du CICS vers des filières agroalimentaires basées sur les cultures associées, en fournissant des outils et des méthodes favorisant la production de connaissances exploitables et la conception d’innovations.
  2. Analyser et suivre le processus d’innovation grâce à une collecte continue et active de données afin (i) d’alimenter une analyse réflexive dans le temps permettant au CICS d’évaluer et d’adapter ses activités et (ii) de mener une analyse transversale. Il s’agit de produire des connaissances sur la diversité des moyens permettant de mettre en place des chaînes agroalimentaires basées sur les cultures intercalaires.

Ce groupe de travail étudie des thèmes spécifiques, partagé par l’ensemble des CICS, comme l’identification des obstacles et des difficultés rencontrées par les CICS, la présentation d’un outil de réflexion pour concevoir l’IC avec des agriculteurs débutants (Interplay), le suivi des innovations en agroéquipements et la conception de nouveaux produits avec plusieurs parties prenantes.

 

DANS LES ÉPISODES PRÉCÉDENTS

Deux rencontres de l’ensemble des CICS ont déjà eu lieux :

– En Italie en 2023, où l’objectif était d’initier des interactions entre les pilotes des CICS, de définir les motivations, les objectifs et la planification des actions (lire l’article Cultures associées : des premiers échanges fructueux dans le projet IntercropVALUES )

– En Allemagne en 2024, où l’objectif était de travailler sur le « passage à l’action » dans les CICS, de se former à un atelier d’animation de collectif multi-partenarial, d’effectuer une dégustation, de poursuivre les interactions entre pilotes… (lire l’article Cultures associées : 13 pays, 13 façons de procéder )

Cette année en Ecosse, l’heure est à un premier bilan des apprentissages. L’objectif est de réfléchir aux contributions et aux enseignements tirés des CICS pour concevoir des chaînes de valeur axées sur les cultures associées.

 

LES CAS D'ÉTUDES (CICS) APPRENNENT DE LEURS ERREURS

Extraits choisi des retours d’expérience de chaque CICS, selon le Pays

En Ecosse (CICS #3)

Les partenaires ont insisté sur l’importance d’avoir une activité durable et rentable (tout au long de la chaîne d’approvisionnement) et la nécessité d’être compétitif sur le marché. Toute activité devant être axée sur la demande.

A La Réunion (CICS #7)

L’approche consistant à réduire l’utilisation d’herbicides est insuffisante pour encourager l’adoption des cultures associées dans le secteur de la canne à sucre. Une double approche combinant services et production, s’appuyant sur des agriculteurs diversifiés, est apparue comme une nouvelle voie de diffusion.

En Grèce (CICS #6)

Il est important de mener des essais sur le terrain avec des cultures associées dans différentes régions afin de convaincre les agriculteurs de les adopter et de montrer que les cultures associées peuvent être utilisées dans la chaîne agroalimentaire pour promouvoir des pratiques de production durables.

En Espagne (CICS #8)

La nouvelle technique de lutte intégrée contre les ravageurs du brocoli associé à la vesce ne fonctionne pas toujours, les partenaires cherchent à essayer une nouvelle association de cultures.

Au Mozambique (CICS #12)

L’industrie avicole n’a manifesté aucun intérêt pour participer aux ateliers de développement des cultures associées, étant orientée vers les systèmes de monoculture. Les ateliers précédents avec d’autres parties prenantes n’ont pas réussi à définir des pratiques efficaces en matière de cultures associées. La situation politique au Mozambique a encore réduit l’intérêt des acteurs pour les cultures associées.

Dans le Tarn (CICS #4)

Les partenaires ont remarqué que lors de la création d’une chaîne de valeur (de la production aux consommateurs), on a tendance à concevoir le produit final indépendamment de la conception de la production sur le terrain. Impliquer les agriculteurs dans la conception du produit final avec les transformateurs alimentaires et les consommateurs pourrait contribuer à une plus grande cohérence et à un engagement accru des parties prenantes.

En Suisse (CICS #13)

Les essais menés dans des exploitations agricoles et dans des stations expérimentales ont donné des résultats cohérents, montrant une augmentation de la teneur en protéines du blé cultivé en association (entre 0,8 et 3 points). Si ces conclusions confirment les résultats antérieurs publiés dans la littérature, des doutes subsistent quant aux avantages de l’association de cultures sur la qualité du blé : la plupart des acteurs ne sont pas encore conscients et informés des avantages des cultures associées en termes d’environnement et de qualité. 

En Italie (CICS #11)

Les partenaires ont relevé que le développement d’une chaîne de valeur ne peut se faire que si chaque acteur sait ce que sont les cultures associées et comprend ses avantages agroécologiques. Il est donc primordial de partager collectivement des connaissances et des expériences. Le CICS s’est concentré sur l’amélioration des techniques agronomiques et des standards de qualité des cultures associées, en collaborant avec des étudiants, les agriculteurs, des conseillers et des consommateurs.

En Serbie (CICS #9)

La chaîne de valeur repose sur une production respectueuse de l’environnement et le produit final à valeur ajoutée est essentiel pour l’acceptation de la stratégie de cultures associées. Les principaux obstacles à la mise en œuvre des cultures associées sont l’agronomie (sélection des variétés, semis et récolte), le manque de connaissances et de sensibilisation, la reconnaissance par les utilisateurs et les défis climatiques.

En Allemagne (CICS #5)

Après avoir rassemblé toutes les données provenant des différents niveaux de la chaîne de valeur, les partenaires se questionnent sur la façon d’élaborer un cadre permettant de contribuer aux processus de transformation : de multiples défis se posent pour développer les cultures associées à chaque niveau de la chaîne de valeur (agriculteurs, meuniers, consommateurs).

En Pays de Loire (CICS #10)

Nous constatons qu’un groupe diversifié d’agriculteurs (en termes de voies de commercialisation, de taille d’exploitation et de philosophie) nécessite un soutien individuel, mais rend difficile la création d’une vision collective.
L’absence d’implication des parties prenantes influentes rend difficile le développement d’une chaîne d’approvisionnement efficace, en particulier lorsqu’il existe un écart entre ce que nous imaginons (il existe un marché pour les lentilles destinées à la restauration collective) et la réalité.

 

 

Sur la base de ces constats, les partenaires du projet ont pu échanger sur les différents indicateurs permettant d’évaluer les progrès des cas d’étude, et de la manière de retranscrire ces apprentissages.