Du veau à la tomme : l’installation de Céline, l’histoire d’une petite annonce et d’un grand projet

Céline Barrere, en quête d’installation, et Clément Noilhan, éleveur pyrénéen souhaitant repenser son modèle, sont sur le point de s’associer après plusieurs mois de collaboration réussie. Leur projet a été récompensé par l’association Cofarming lors du concours « La plus belle ferme de France ».

C’est grâce à une description de « deux lignes » dans une petite annonce, sur le site de Terre de liens « Objectif terres », que Céline Barrere a pu mettre en œuvre son projet d’installation agricole. « Je cherchais à m’installer en élevage, mais surtout pas seule », raconte-t-elle. Après une école d’ingénieur agronome et une dizaine d’années à travailler au sein d’associations agricoles, la jeune femme originaire du Sud-ouest et qui a des racines agricoles, aspire à s’installer. Elle tombe sur l’annonce de Clément Noilhan, à la tête d’une ferme dans les Hautes-Pyrénées : un élevage de veaux sous la mère en Blondes d’Aquitaine, 105 hectares dont 95 en prairies, le reste en cultures pour l’autonomie alimentaire. Clément cherche un ou une associé(e) car il souhaite progressivement arrêter la viande pour s’orienter vers le lait et la fabrication de fromages.

Un contrat d'installation pour tester le projet

Au printemps 2024, Céline démarre un stage chez Clément grâce au Contrat Emploi Formation Installation (Cefi), un dispositif régional qui permet aux porteurs de projet désirant s’installer hors cadre familial de réaliser un stage chez un agriculteur afin de préparer leur installation par reprise ou association. Le Cefi est financé par Pôle emploi ou par la Région. Au-delà de tester la faisabilité du projet et de prendre ses marques au sein de la ferme, cette période de stage permet aussi de tester les liens humains entre les futurs associés. « Humainement, c’est bien passé », témoigne Céline.

Céline Barrere, récompensée du premier prix pour le concours "La plus belle ferme de France" organisée par l'association Cofarming. (Crédit photo : Adèle Magnard

Les deux futurs associés visent un arrêt progressif de la viande d’ici 5 ans, et développent petit à petit un troupeau laitier de plusieurs races. Ils produiront de la tomme des Pyrénées, pour rester fidèles à leur terroir, mais aussi des fromages plus saisonniers comme la raclette et la mozzarella. Objectifs : finaliser l’installation de Céline au cours de l’année 2025 et commercialiser les premiers fromages d’ici début 2026.

Pratiques agroécologiques

Côté production, Clément a mis en place depuis déjà plusieurs années le pâturage tournant dynamique, qui lui permet d’augmenter le rendement de ses prairies et d’améliorer la qualité de l’herbe. Les prairies sont fertilisées uniquement avec du fumier. Grâce à ses pratiques, l’exploitation reçoit des paiements pour services environnementaux (PSE). En raison d’un parcellaire morcelé et de leur souhait de garder le troupeau dehors le plus longtemps possible, les deux éleveurs souhaitent développer la traite mobile pour traire au champ.

Le 25 février, au Salon de l’agriculture, l’association Cofarming leur a décerné le prix de « La plus belle ferme de France », parmi dix autres fermes candidates sélectionnées sur des critères de transition, de transmission d’innovation et de diversification. A peine installée, déjà récompensée : pour Céline, l’avenir s’annonce sous de bons auspices.