[Élevage] Remplacer pour congé maternité dans un élevage de chats, pourquoi pas

Le Service de remplacement est intervenu en mission pour congé maternité durant six mois et demi chez Camille Cochet, éleveuse de chats de race à Chaillé-les-Marais.

« Dans ma tête, ce n’était tout simplement pas possible de m’arrêter de travailler ! », avoue Camille Cochet, 31 ans, à la tête d’un élevage de chats de race depuis deux ans, à Chaillé-les-Marais. « D’abord, en tant qu’agricultrice, ce n’était pas un sujet ! Et puis avec une salariée, je pensais pouvoir déléguer certaines tâches », ajoute cette ingénieure ancienne technicienne en veaux de boucherie désormais entourée de charmants maine-coons et savannahs. 

Pour gérer l’activité de sa chatterie Moonwalk alors qu’elle attendait un troisième enfant, Camille a pourtant révisé ses plans dont elle ne percevait pas les failles jusqu’alors. Après une année 2024 « très difficile économiquement à cause d’une forte mortalité durant l’été sur la période néonatale », elle a dû licencier son employée. « L’assistante sociale de la MSA m’a alors expliqué que j’allais pouvoir accéder à l’appui du Service de remplacement dans le cadre d’un congé maternité », tombe des nues l’intéressée qui se voyait dans une impasse. 

7 jours sur 7

« D’abord, il y a eu un peu d’incompréhension ; il a fallu expliquer aux responsables planning que mon activité était bien agricole et non commerciale », poursuit-elle sans savoir si elle-même était légitime. Après quelques interrogations face à cette demande inhabituelle, le SR dépêche Anaïs Engloo-Chudeau, qui a par ailleurs été soigneuse animalière en zoo. Elle interviendra deux jours par semaine en complément d’une ancienne salariée que Camille a recontactée. Jézabel Grimaud, avait travaillé quatre mois à la chatterie en 2024, elle sera déclarée par le SR pour cette mission en CDD de fin octobre à fin avril. La maman de Camille et Maxence, son conjoint par ailleurs agriculteur, donneront un coup de main également, toujours via le SR, pour assurer une continuité. 

« Tous les jours, comme dans d’autres élevages, il y a des tâches incompressibles, commente la jeune exploitante. En projetant mon remplacement, je ne voyais pas du tout ce que je pouvais déléguer. Il y a tellement de choses à faire ! »

« C’est un bon rythme !, reconnaît Anaïs après plusieurs semaines de mission. Seule, il faut bien entre huit et sept heures par jour pour nettoyer sols, murs, gamelles, couvertures dans tous les espaces qui accueillent chats, chattes et chatons ; mais aussi distribuer les repas » (croquettes en journée et faire cuire la viande le soir). 

« Vrai congé »

Actuellement, en période de reproduction et de naissances, la chatterie compte 75 petits et 52 adultes (dont sept mâles). « J’ai vraiment pu me reposer sur mes remplaçantes, en totale confiance, se réjouit encore l’agricultrice. Jézabel connaissait déjà bien mon fonctionnement et elle a pu guider Anaïs qui a très rapidement été autonome. Je leur indiquais quelques infos et points de vigilance, par exemple si une mise bas avait eu lieu dans la nuit ; de leur côté, elles me transmettaient les infos rapidement sans m’empêcher de me sentir vraiment en congé ». 

« C’est valorisant de montrer que l’on peut aider des activités atypiques », retient Anaïs Engloo Chudeau qui est aussi l’une des conseillères Emploi du SR. « Nous pouvons nous déplacer au domicile des adhérents pour les aider à remplir leur dossier MSA et pour organiser le remplacement (caler au mieux les dates pour optimiser le maximum de jours, prendre toutes les informations utiles sur l’exploitation, rappeler leurs droits, etc.) », rappelle sa collègue Nathalie Herbreteau. 

Depuis un mois, Camille Cochet a repris la main de son élevage. L’intervention du SR a été l’occasion de suggérer des astreintes moins exigeantes, notamment le week-end.