Elevages et installations électriques : une enquête ouverte jusqu’au 31 août

Le ministère de l’Agriculture sollicite les témoignages d’éleveurs dont les exploitations sont situées à moins de 2 km d’une antenne téléphonique, d’une ligne à haute tension ou très haute tension, d’un transformateur électrique ou encore de parcs photovoltaïques et éoliens, susceptibles d’altérer la santé des animaux.

Tenter d’identifier, si elles existent, des corrélations entre des difficultés qui pourraient être observées en élevage et la présence d’antennes téléphoniques, d’installations électriques ou d’éoliennes, qui pourraient suggérer des relations de cause à effet : tel est l’objectif de l’enquête lancée par le ministère de l’Agriculture.

Les ondes électromagnétiques sont suspectées de générer différentes pathologies (mammites, boiteries, dérèglements hormonaux) ou encore des troubles du comportement tels que le refus de fréquenter tout ou partie de la stabulation ou de se présenter au robot de traite.

Effets directs et indirects

En mars 2021, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) avait publié un rapport recommandant de renforcer l’expertise scientifique et la prévention ainsi que la prise en charge des éleveurs impactés. Le rapport distinguait les effets directs des champs électromagnétiques (effets thermiques) des indirects (phénomènes d’induction). S’agissant des effets directs, « aucune étude scientifique n’a établi un lien de causalité direct entre la proximité d’une ligne électrique et la santé des animaux, concluait le rapport. Toutes les tentatives visant à relier les champs électromagnétiques à des dysfonctionnements du système immunitaire ou au stress physiologique restent infructueuses ». En ce qui concerne les effets indirects, des études sur les modifications comportementales des animaux en réponse à des courants électriques induits concluent à des réponses de stress, modérées à sévères, qui varient selon les espèces.

Le rapport pointait la concomitance entre l’installation d’infrastructures d’énergie ou de télécommunication et l’apparition de troubles comportementaux chez les animaux, ainsi qu’un relatif consensus sur le rôle de la forte sensibilité des animaux et des courants parasites qui se propagent dans les structures métalliques lorsque la mise à la terre n’est pas optimale. Ces courants parasites peuvent avoir une origine interne, liée à l’activité de l’élevage, ou/et externe, imputable aux lignes électriques avoisinantes.

Une enquête anonyme

Complètement anonyme, l’enquête lance par le ministère de l’Agriculture concerne les exploitations de France métropolitaine situées à moins de 2 km d'installations électriques : antenne téléphonique, ligne à haute tension ou très haute tension, transformateur électrique, parc photovoltaïque ou éoliennes. Le questionnaire en ligne, portant notamment sur les caractéristiques des bâtiments d’élevage et sur les perturbations observées, est ouvert jusqu’au 31 août.