Coronavirus : le cri d’alarme des éleveurs de bovins viande

Dans une lettre ouverte, la Fédération nationale bovine (FNB) demande au ministre de l’Agriculture d’instaurer, pendant toute la période d’état d’urgence sanitaire, un prix minimum payé aux éleveurs à hauteur de leur coût de production.

En réponse au « message d'encouragement et de reconnaissance » adressé par Didier Guillaume aux agriculteurs français le 18 mars dernier, la Fédération nationale bovine (FNB) lance en retour ce cri d'alarme : « en dépit de notre détermination, vous, comme les Français, ne pourrez malheureusement plus très longtemps, Monsieur le Ministre, "compter sur nous" », écrit la FNB dans une lettre ouverte le 29 mars.

La situation de confinement actuelle « exacerbe la précarité dans laquelle se trouvent les éleveurs », font-ils savoir. « Alors que la consommation de viandes bovines se tient, alors que les français veulent continuer à acheter nos produits, alors qu'avec la fermeture des collectivités et des restaurants, la grande distribution possède toutes les cartes en main pour tirer la production française vers le haut... le prix payé aux éleveurs reste beaucoup trop bas pour nous permettre de vivre de notre métier », alerte la FNB dans sa lettre ouverte.

La fédération, qui estime que ce prix payé est en moyenne inférieur de un euro au coût de production, demande au ministre d'instaurer, "pendant toute cette période d'état d'urgence sanitaire, pendant laquelle le poids de la grande distribution est encore renforcé et il est possible de déroger aux règles européennes, un prix minimum payé aux éleveurs à hauteur de notre coût de production".

Les éleveurs ont fait le calcul : cette hausse d'un euro correspondrait à "une hausse théorique du prix consommateur de 15 centimes par steak". Une hausse que les distributeurs ou les industriels "pourraient s'engager à prendre sur leur marge", selon la FNB. "C'est comme cela qu'ils mèneraient, véritablement, la mission de « service public d'alimentation » qu'ils revendiquent auprès des citoyens, dans le contexte de crise que nous traversons !"