Jambon: des éleveurs pointent du doigt un étiquetage trompeur pour le consommateur

Des éleveurs pointent du doigt certains jambons commercialisés par des industriels agroalimentaires installés en France, qu'ils accusent de "contourner" la législation en matière d'étiquetage, une manière de faire pression pour une meilleure information des consommateurs avant le vote de la loi Alimentation.

La FDSEA de la Mayenne et la FRSEA des Pays-de-Loire ont ainsi reproché ces dernières semaines, dans plusieurs publications sur Twitter, au groupe Fleury Michon d'avoir apposé un autocollant avec une photo d'éleveurs français sur des emballages de jambon d'origine espagnole, ou au groupe Herta de ne pas préciser l'origine de sa viande de porc sur du jambon fabriqué en France.

Selon le groupe, les sachets de jambon incriminés ne représentaient que 1% de la production hebdomadaire de l'usine concernée, soit 6.900 sachets. Pour la FDSEA, la publication de ces griefs vise aussi à "peser sur l'importance de l'étiquetage", dans une "période de décision" avant le vote de la loi Alimentation prévu à la rentrée. "Le texte, tel qu'il se présente, n'est pas suffisant", a souligné M. Jehan, pour qui "fabriqué en France, ne veut pas dire produit en France": il cite d'autres produits que le jambon, comme l'aubergine ou le melon charentais.

Il souhaite permettre aux consommateurs "d'identifier le produit français, pas de dire qu'il est meilleur mais permettre aux consommateurs de choisir". Même chose pour l'enquête réclamée à la DGCCRF, qui doit "faire réfléchir les parlementaires sur l'opportunité de renforcer l'étiquetage", selon M. Jehan. Le projet de loi Agriculture et Alimentation doit être à nouveau examiné à l'Assemblée nationale à compter du 12 septembre prochain.