La BVD en Creuse. Un 1er état des lieux encourageant

Eradication de la BVD => Après une première année de dépistage, la situation creusoise se précise. La promulgation prochaine de l’arrêté ministériel BVD impliquera une généralisation de l’assainissement des élevages identifiés comme infectés.

Face à l'impact clinique de la BVD, son coût, l'évolution du contexte européen, un plan national d'éradication est programmé. Il concernera tous les éleveurs de bovinés avec les objectifs suivants : stopper les pertes sanitaires et économiques liées à la BVD, assurer la sérénité des éleveurs vis-à-vis de cette pathologie et permettre la valorisation commerciale de nos bovins en France et à l'étranger. Dans cette optique, sur la campagne 2017-2018, GDS Creuse a mis en place un plan d'action avec 3 axes (cf. illustration).

Une maîtrise des introductions avec un isolement impératif de 15 jours...

Depuis 2006, le dépistage virologique de la BVD est réalisé sur tout prélèvement d'introduction, avec une prise en charge à 100 % des frais d'analyse (50 % GDS Creuse, 50 % aide Conseil Départemental). L'augmentation des dérogations au contrôle IBR à l'introduction a conduit à une baisse de la vigilance. Ainsi, le conseil d'administration de GDS Creuse du 4 juillet 2017 a demandé la connaissance systématique du statut BVD de tout bovin introduit pour l'élevage (attestation « bovin non-IPI », résultat négatif avant la vente ou, à défaut, prise de sang dès que possible après l'introduction). Les éleveurs sont sensibilisés au risque lors de chaque mouvement. Sur la campagne, 12 cheptels ont introduit des animaux détectés en BVD. Dans tous les cas, pour se prémunir des infections transitoires, tout animal introduit (achat, pension, retour de concours, de marché...) est à isoler pendant au moins 15 jours. Ces mesures sanitaires de base permettent d'éviter la contamination du cheptel par un animal introduit.

... dont les veaux de vaches introduites gestantes

Lorsqu'une vache gestante est introduite, le veau issu de cette vache peut être plus dangereux que sa mère. En effet, s'il a été contaminé entre le 1er et le 4ème mois de gestation, il peut naitre IPI. Depuis le début de la campagne, plus de 2.000 veaux ont été identifiés avec cette information fournie à chaque introducteur. 300 veaux ont été contrôlés, 3 ont été identifiés positifs, soit 1 %. Ce pourcentage est a priori le même pour les veaux non encore contrôlés avec la contamination du cheptel introducteur et toutes les conséquences possibles (cf. illustration sur les symptômes lors de contamination BVD).

Une première campagne de dépistage sérologique...

Durant la campagne de prophylaxie 2017-2018, la BVD a été recherchée par sérologie mélange sur tous les bovins de 24 à 48 mois prélevés en sang ou par dépistage sur lait de tank. Cela n'impliquait aucun prélèvement supplémentaire et nous a permis de faire un état des lieux de la situation BVD en Creuse. Lors de résultat négatif, cela indiquait une absence de circulation virale récente, l'éleveur a été informé. Si un mélange était positif, le détenteur et le vétérinaire étaient contactés et des sérologies sur les bovins de la tranche d'âge inférieure étaient conseillées afin de conclure sur une éventuelle circulation virale.

... avec des premiers résultats encourageants

1.500 cheptels (65,4 % des cheptels dépistés) ont présenté des résultats négatifs. Cela signifie que ces élevages n'ont pas été confrontés à la BVD au cours des 4 dernières années. Ce chiffre montre une faible contamination du département. Pour les 793 cheptels ayant présenté des résultats positifs, l'interprétation est plus complexe : vaccination BVD avec vaccin marqueur, circulation virale passée ou actuelle. 180 cheptels ont suivi nos recommandations et ont effectué un dépistage complémentaire sur les génisses de 8 à 18 mois avec mise en évidence d'une circulation virale dans 59 d'entre eux. Nous menons actuellement une enquête auprès des vétérinaires et des éleveurs pour mieux estimer le pourcentage de cheptels positifs parce que vaccinés.

Un plan d'assainissement proposé à tous les élevages en circulation virale

70 élevages ont été visités par GDS Creuse cette campagne, suite à la mise en évidence d'une circulation virale par la prophylaxie ou par un animal virologiquement positif. La base de l'assainissement passe par la détection, l'isolement et l'élimination des IPI, les porteurs permanents du virus. L'analyse se fait principalement en PCR, technique qui met en évidence l'ARN du virus, à partir d'un prélèvement sanguin ou de cartilage auriculaire. Cela a permis de mettre en évidence 126 animaux porteurs du virus qui ont été éliminés ou sont en attente de recontrôle. Tous les élevages ayant eu des résultats positifs à la prophylaxie sans historique de vaccination sont invités à commander des boucles 2 en 1 auprès de l'EDE.

Une forte mobilisation technique et financière de GDS Creuse

Conforme à son esprit mutualiste, le CA de GDS Creuse a décidé la prise en charge à 100 % des coûts induits par cette gestion de la BVD : sérologies et virologies de mélanges, surcoût des boucles auriculaires, aide de 150 € pour tout IPI éliminé dans les 2 mois.

Un dépistage reconduit pour la prochaine campagne

Lors de la campagne de prophylaxie à venir, le dépistage sérologique de la BVD va se poursuivre. Les cheptels ayant mis en place une vaccination seront contactés et invités à faire un dépistage sur les 10-18 mois afin de statuer sur la circulation virale. Une attention particulière sera portée sur les cheptels ayant séroconverti sur la campagne, signe d'une contamination récente.

Un arrêté ministériel en attente de validation

GDS France a porté devant le CNOPSAV du 12 octobre 2017 l'objectif d'éradication de la BVD. Depuis, des groupes de travail ont rédigé un projet d'arrêté ministériel et un cahier des charges technique BVD. Ces documents ont été présentés en juin 2018 et sont en attente de validation. Techniquement, ils reprennent les grandes lignes du plan mis en place en Creuse, en renforçant certains aspects : les cheptels sérologiquement positifs sont considérés comme infectés, avec nécessité de connaitre le statut BVD de tous les animaux dans les 2 mois, obligation d'euthanasie ou d'abattage des IPI dans les 15 jours suivant la notification, mise en place d'une vaccination si besoin et, à terme, restriction aux mouvements pour les animaux sans statut BVD connu.

Une mobilisation de chacun nécessaire pour une réussite collective

La réussite de ce plan à l'échelle départementale repose sur une adhésion collective et le respect des mesures sanitaires de base. Pour plus de renseignements, consultez notre dossier BVD sur notre site, « onglet boîte à outils – bovins », n'hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire ou à nous contacter.