En 2025, une récolte de miel en hausse, en attendant le logo « Miel de France » ?

Il n’est pas toujours évident d’y voir clair dans les estimations de production de miel tricolore, entre les données de l'Union nationale de l’apiculture française (UNAF), de l’interprofession ou encore de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale (FranceAgriMer). Pour l’année 2025, l’UNAF est la première à dégainer et fait part d’une production comprise entre 23.000 et 25.000 tonnes, soit presque le double de celle de 2024, estimée selon l’UNAF à 12.000 tonnes. Sauf que FranceAgriMer a publié il y a quelques mois ses propres données 2024, faisant état d’une production de 21.585 tonnes, en retrait de 28% sur un an. Il faudra patienter encore quelques semaines pour avoir l’estimation d’InterApi.

Si l’UNAF juge le bilan national « satisfaisant », elle fait part « de fortes disparités observées entre territoires » et estime que  le bouleversement climatique, « facteur de stress pour les végétaux, les abeilles comme pour les apiculteurs, rend les récoltes imprévisibles et de plus en plus capricieuses ». La partie méridionale est en première ligne, à telle enseigne que l’UNAF des aides publiques « pour empêcher la faillite d’exploitations apicoles fragilisées ».

Avec une production 2025 équivalant à environ 50% de la consommation nationale, l’UNAF espère que les conditionneurs privilégieront l’origine France au lieu de faire leur miel des miels importés, comme ce fut le cas lors de la « grave crise » 2023-2024, liée à la surabondance de miel importé en vrac, à la qualité douteuse, revendu à des prix « dérisoires », en raison notamment de l’augmentation des volumes de miels importés d’Ukraine.

Vers un logo « Miel de France »

Même si l’Union européenne s’est emparée de la problématique de l’étiquetage, l’interprofession réfléchit de son côté à l’opportunité de créer un logo « Miel de France » en partenariat avec l’Association des Produits Agricoles de France (APAF). Cette dernière regroupe différentes filières agricoles (viande, poisson, fruits et légumes, œufs, etc.) autour de logos garantissant l’origine 100 % française des produits. Ces logos, portés par les interprofessions membres, bénéficient d’une charte graphique commune qui facilite leur identification et renforce leur notoriété auprès du grand public. L’adhésion à cette démarche permettrait à la filière apicole de profiter de la reconnaissance déjà acquise par ces signes distinctifs et de renforcer la visibilité du miel français sur le marché. Les enquêtes menées par l’IFOP et par différents instituts (CSA/CNPO, CSA/Inaporc) confirment l’efficacité de ces logos : près de 9 Français sur 10 leur accordent leur confiance, et une large majorité des consommateurs déclare rechercher spécifiquement ces repères au moment de l’achat.

InterApi a lancé une consultation auprès de ses membres afin de « réfléchir collectivement à l’intérêt d’engager cette démarche et aux modalités concrètes de sa mise en œuvre » et qui s’inscrit dans  « une volonté commune de valoriser la production apicole nationale et de renforcer la confiance des consommateurs envers les produits issus de notre filière ».