La gestion des antibiotiques représente un enjeu crucial pour la santé humaine, animale et environnementale. Cette approche est essentielle pour contrer le développement de résistances bactériennes qui menacent l'efficacité des traitements médicaux.Le concept « One Health » (Une seule santé) souligne l'interconnexion entre santé humaine et animale, puisque les mêmes antibiotiques sont souvent utilisés dans les deux domaines. Les résistances bactériennes peuvent ainsi se transmettre des animaux aux humains, créant un problème sanitaire global.Les résultats des Plans Écoantibio 1 et 2 ont été spectaculaires : entre 2011 et 2022, l'exposition des animaux d'élevage aux antibiotiques a diminué de 52%. Plus impressionnant encore, l'utilisation d'antibiotiques critiques (ceux constituant l'unique option thérapeutique pour certaines infections graves chez l'humain) a chuté de 90% dans les élevages sur la même période.Le Plan Écoantibio 3 (2023-2028) vise à maintenir ces avancées en privilégiant la prévention. Le ministère de l'Agriculture mise sur la formation des éleveurs, la promotion de la vaccination et l'adoption de pratiques d'élevage réduisant les risques de maladies.Selon le bilan de l’Anses publié en novembre 2025, l'exposition des animaux aux antibiotiques s'est stabilisée en 2024 par rapport à 2023. Après une réduction globale de 49% depuis 2011, un plateau semble avoir été atteint. L'indicateur d'exposition actuel (0,307) est légèrement supérieur à l'objectif du plan Écoantibio 3 fixé à 0,3. Néanmoins, la France respecte depuis 2019 l'objectif du Green Deal européen.« Les résultats pour 2024 montrent globalement une prolongation des tendances observées ces dernières années. Les efforts qui ont permis de réduire l’exposition des animaux aux antibiotiques et la résistance des bactéries depuis le début du plan Ecoantibio en 2012 doivent être maintenus », indique l’Anses. >> A lire : <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/antibioresistance-des-indicateurs-stables-et-bien-orientes-en-2024" target="_blank">Antibiorésistance : des indicateurs stables et bien orientés en 2024 </a> <table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td>Retrouvez chaque jour, du 1er au 25 décembre, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/25-ans-25-bonnes-nouvelles-l-avent-de-pleinchamp-et-la-retro-2025" target="_blank">notre sélection des nouvelles réjouissantes de l’année 2025.</a> Sous la forme d’un calendrier de l’avent, Pleinchamp vous propose une sélection d’initiatives enviables, de portraits inspirants, d’avancées concrètes et de lueurs d’espoirs pour le monde agricole. Preuve que même si de nombreux combats restent à mener, certaines nouvelles vont dans le bon sens : celui d’un monde plus durable, plus juste, plus rémunérateur pour les agricultrices et les agriculteurs.</td></tr></tbody></table>

« L’Avent des avancées en agriculture » (18/25). En dix ans, les plans Écoantibio ont permis de réduire de moitié l’exposition des animaux d’élevage aux antibiotiques. La trajectoire semble désormais atteindre un palier, mais reste alignée sur l’objectif du plan Ecoantibio 3.

En élevage, les antibiotiques sont de moins en moins automatiques

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-23% chez les bovins, -64% chez les lapins, -67% chez les porcs et -72% chez les volailles : telle est l’évolution de l’exposition aux antibiotiques enregistrées par les filières d’élevage entre 2011 et 2022, selon l’Anses. Estimée à partir des quantités vendues, de la posologie recommandée et de la population d’animaux, l’exposition des animaux d’élevage a baissé de 52% en dix ans toutes espèces de rente confondues. A titre indicatif, chez les chiens et chats, elle a baissé de 3% sur la même période. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/9/2/3/0/5850329-1-fre-FR/Exposition.jpg" alt="Evolution de l’exposition des animaux domestiques et d’élevage entre 2011 et 2022 (Source : Anses)" height="720" width="974" /><figcaption>Evolution de l’exposition des animaux domestiques et d’élevage entre 2011 et 2022 (Source : Anses)</figcaption></figure>

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Encore plus spectaculaire est la baisse enregistrée en matière d’antibiotiques critiques, ainsi dénommés lorsqu'ils constituent la seule option pour le traitement de certaines maladies infectieuses graves chez l’homme : -90% en dix ans chez les animaux d’élevage (-65% chez les chiens et chats). 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/3/3/0/5850335-1-fre-FR/Resistance.jpg" alt="Evolution des taux de bactéries résistantes entre 2012 et 2022 (Source : Anses)" height="782" width="1312" /><figcaption>Evolution des taux de bactéries résistantes entre 2012 et 2022 (Source : Anses)</figcaption></figure>

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L’Anses fait état de son côté d’une diminution générale de l’antibiorésistance en santé animale au cours des deux dernières décennies. A l’exception des équidés, « les taux de bactéries résistantes continuent globalement de diminuer, conséquence des efforts persistants pour réduire l’utilisation d’antibiotiques en médecine vétérinaire », indique l’agence sanitaire, qui appelle à « élargir la surveillance des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les denrées alimentaires, en incluant les produits d’aquaculture et les animaux de production vivants en provenance de pays hors de l’Union européenne ».<h2>Conforter les Plans Écoantibio 1 et 2</h2>Selon le ministère de l’Agriculture, les « excellents » des Plans Écoantibio 1 et 2 sont à mettre sur le compte de « l’engagement des vétérinaires, des éleveurs, des filières de production animale et de l’ensemble des acteurs de la formation et de la recherche ». Compte tenu des risques que fait peser l’antibiorésistance sur la santé humaine et animale, qui selon l’OMS génère 5 millions de décès par an avec des projections de 10 millions à 2050, le gouvernement vient de lancer la Feuille de route interministérielle « Prévention et réduction de l’antibiorésistance, lutte contre la résistance aux antimicrobiens ».<aside class="read-also">
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Le Plan Écoantibio 3, couvrant la période 2023-2028, en est la déclinaison en santé animale. Il est dépourvu, d’objectifs chiffrés, à l’exclusion des chiens et chats (-15%). « Les marges de manœuvre étant réduites, l’enjeu est de conforter les résultats, notamment en mettant l’accent sur la prévention », indique le ministère de l’Agriculture, qui mise sur la formation des éleveurs, l’incitation à vacciner davantage, la mise en œuvre de pratiques d’élevage permettant de réduire les risques d’apparition de maladies. Un budget annuel de 2 millions d’euros abondera les 25 mesures du nouveau plan.<h2>Elargissement du spectre de surveillance</h2>Centré sur les résistances aux antibiotiques, le Plan Écoantibio 3 va s’ouvrir pour la première fois à la surveillance d’autres antimicrobiens que les antibiotiques, à savoir les antiviraux, les antifongiques et les antiprotozoaires, ainsi qu’aux antiparasitaires. Cette évolution s’inscrit dans un cadre européen, la règlementation européenne ayant étendu la collecte des données d’usage à l’ensemble des antimicrobiens. Ces données doivent permettre de mieux cibler les actions à mener pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. En France, la remontée des données d’utilisation des antimicrobiens pour toutes les espèces animales a été lancée en avril 2023 via l’application en ligne Calypso.

En dix ans, les Plans Écoantibio 1 et 2 ont permis de réduire de 52% l’exposition des animaux d’élevage aux antibiotiques. La baisse atteint 90% pour les antibiotiques dits critiques. Le nouveau plan Écoantibio 3 va s’ouvrir aux antifongiques, antiprotozoaires et antiviraux.

Écoantibio 3 : conforter les « excellents » résultats des Plans Écoantibio 1 et 2

"Les antibiotiques sont utilisés de plus en plus avec raison", a constaté lors d'une conférence de presse Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche de l'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses). L'enjeu est d'éviter "l'émergence de résistances qui pourraient poser problème chez l'humain" comme chez l'animal, avec des impasses thérapeutiques."On a eu une forte mobilisation des parties prenantes, vétérinaires et éleveurs, avec des résultats qui sont au rendez-vous. On arrive sur un plateau maintenant", a relevé Gérard Moulin, de l'Agence nationale du médicament vétérinaire. "Par rapport à 2011, début du plan Ecoantibio visant à diminuer le recours aux antibiotiques, l'exposition globale des animaux a diminué de 45,4%", souligne l'Anses dans son rapport annuel.Dans le détail, cette exposition a nettement baissé chez les volailles (-64,4%) et les porcs (-55,5%). Suivent les lapins (-39,9%), les bovins (-22,5%), et les carnivores domestiques que sont les chats et chiens (-11,8%). Pour ces trois derniers groupes, "cette diminution semble avoir atteint une limite". Leur exposition a même progressé sur la dernière année: +2,5% pour les lapins, +2,9% pour les bovins et +5,1% pour les chats et chiens.Chez les animaux de compagnie, des "hypothèses" ont été émises au sujet d'un éventuel "effet du Covid". Les propriétaires ont pu porter "une attention particulière aux animaux" pendant le confinement, tandis que les "activités en dents de scie" des cabinets vétérinaires ont "peut-être entraîné des retards de prise en charge" nécessitant un recours accru aux antibiotiques, envisage Gérard Moulin.Parmi les "points de vigilance" mis en avant par l'agence sanitaire : une augmentation du taux de résistance aux antibiotiques constatée "depuis deux ans chez les chiens, les chats et les chevaux". "Par exemple, le taux de souches résistantes à l'amoxicilline chez les chats, qui était de 30% en 2018, est passé à plus de 40% en 2020", illustre l'Anses, pour qui "le phénomène est donc à surveiller".Dans l'optique de diminuer encore l'exposition aux antibiotiques, le ministère de l'Agriculture a lancé le 18 novembre une campagne de sensibilisation en direction des éleveurs et des propriétaires d'animaux de compagnie, avec le slogan "Les antibios, comme il faut, quand il faut". Le ministère indique dans un communiqué vouloir "sensibiliser (...) à certaines des bonnes pratiques permettant la prévention des maladies bactériennes : l'amélioration des conditions de vie des animaux, l'adoption de meilleures pratiques d'hygiène et la vaccination des animaux".

L'exposition des animaux d'élevage et de compagnie aux antibiotiques a diminué de 45,4% en dix ans, selon l'agence sanitaire Anses qui appelle toutefois à ne "pas relâcher la vigilance", tandis que le gouvernement lance une campagne de sensibilisation.

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Jeudi 18/12/2025

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